Il est nécessaire de consulter un anesthésiste-réanimateur en amont d’une intervention chirurgicale afin d’opter pour une stratégie d’anesthésie. En plus de la visite pré-anesthésique, ce professionnel de santé intervient auprès d’un malade lors et à la suite de son opération. Explications.
Article réalisé avec l'intervention du Dr Julien Cabaton, anesthésiste-réanimateur et secrétaire au Syndicat national des anesthésistes réanimateurs de France (SNARF)
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L’anesthésiste-réanimateur est un professionnel de santé qui détient trois champs d’action principaux. Dans un premier temps, il s’occupe de la gestion du parcours d’anesthésie d’un patient. Ce dernier doit être pris en charge la veille ou les jours précédents une intervention chirurgicale afin d’envisager l’acte d’anesthésie qui sera pratiqué (générale ou locorégionale).
Lors de l’opération chirurgicale, l’anesthésiste-réanimateur effectue ensuite de la surveillance, c’est-à-dire qu’il fait attention à ce qu’aucune complication comme une hémorragie, une allergie au produit d’anesthésie ou un choc anaphylactique ne survienne.
Dans un dernier temps, l’anesthésiste-réanimateur s’occupe de la médecine péri-opératoire comprenant le réveil et la gestion des douleurs. Ce spécialiste veille à la reprise des traitements dans le cadre de patients cardiaques ou diabétiques et à la surveillance des potentielles complications post-opératoires comme une phlébite, une hémorragie ou une infection due à l’anesthésie. Il s’occupe également de la réanimation lorsqu’un patient présente une situation nécessitant d’être hospitalisé ou pour un malade touché par un cancer grave, une maladie atteignant le cœur ou les poumons est systématiquement placé en service de réanimation après l’opération. « Cela permet de surveiller et d’éviter la survenue de complications graves telles que les infarctus », précise le Docteur Julien Cabaton, anesthésiste-réanimateur et secrétaire au Syndicat national des anesthésistes réanimateurs de France (SNARF).
Comment se déroule une consultation préopératoire avec un anesthésiste-réanimateur ?
Lors d’une consultation pré-anesthésique, il est recommandé d’apporter l’ensemble de ses ordonnances médicales. Concernant les patients atteints par des troubles cardiaques, mieux vaut qu’ils consultent leur cardiologue afin de s’assurer que leur cœur peut supporter l’anesthésie ainsi que l’opération chirurgicale.
« On travaille également avec des questionnaires afin de connaître les antécédents, les allergies connues à des médicaments, les problèmes de santé comme du diabète et de l’hypertension artérielle« , explique le Docteur Julien Cabaton. Avant d’ajouter : « cette visite permet d’évaluer les risques du patient en fonction de son âge et de son état de santé. On lui propose donc le type d’anesthésie le plus adapté. Pour une opération du genou, on peut recourir à une anesthésie locorégionale consistant à anesthésier uniquement le genou ou les nerfs du genou. La personne est donc éveillée pendant l’intervention. »
La stratégie d’anesthésie repose sur plusieurs critères dont la préférence des patients. Certains choisissent l’anesthésie générale alors que d’autres préfèrent rester éveillés pendant l’opération. Dans certains cas, l’anesthésie générale est contre-indiquée, car le malade est allergique à certains des produits anesthésiants ou présente des troubles respiratoires risquant d’être aggravés par l’anesthésie.
Anesthésiste-réanimation : quelles sont les missions de ce professionnel de santé après une opération ?
À la suite d’une intervention chirurgicale, l’anesthésiste-réanimateur surveille le patient le soir ou le lendemain de sa sortie de la salle d’opération. Il s’occupe notamment de la gestion de la douleur.
L’hospitalisation en ambulatoire est un mode de prise en charge médicale ou chirurgicale. Elle se caractérise par une entrée le matin afin que le patient se fasse opérer au cours de la journée et qu’il puisse sortir le soir. La durée de cette hospitalisation est de moins de douze heures. « Dans cette situation, on appelle l’infirmière présente dans le service du patient et on lui demande si ce dernier ne présente aucun problème avant de l’autoriser à sortir », affirme le spécialiste.
Où peut exercer un anesthésiste-réanimateur ?
Un anesthésiste-réanimateur peut exercer au sein des hôpitaux et être présent dans les blocs opératoires pendant les interventions chirurgicales. Ce professionnel de santé peut également travailler en libéral au sein d’un service d’anesthésie-réanimation dans une clinique privée.
Anesthésiste-réanimateur : quelles sont les études à réaliser pour accéder à cette spécialité médicale ?
À la suite de l’obtention du baccalauréat, l’étudiant peut intégrer le parcours spécifique accès santé (PASS) ou une licence avec option « accès santé » (L.A.S). À l’issue de cette première année, et si elle est validée, l’étudiant est admis pendant cinq ans au sein du tronc commun de médecine générale. Lors de sa sixième année, il passe l’examen classant national (ECN). En fonction de son classement, il peut devenir interne et se spécialiser en anesthésie-réanimation durant cinq ans.
L’interne passe ensuite sa thèse afin d’obtenir son titre de docteur en médecine spécialisée anesthésie-réanimation. « Il existe également des sur-spécialisations. Le professionnel de santé peut s’inscrire dans une autre formation permettant d’accéder à un diplôme universitaire supplémentaire. Il peut décider de se spécialiser sur l’anesthésie locorégionale, sur différents membres du corps comme la main, l’épaule ou le genou, l’anesthésie en chirurgie cardiaque ou encore l’anesthésie en pédiatrie auprès des grands prématurés », conclut le Docteur Julien Cabaton.
Merci au Docteur Julien Cabaton, anesthésiste-réanimateur et secrétaire au Syndicat national des anesthésistes réanimateurs de France (SNARF)
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