L’anémie ferriprive est la forme d’anémie la plus répandue dans le monde. Mais de quoi s’agit-il réellement ? Quelles sont les origines de cette pathologie ? Comment se manifeste-t-elle ? Que peut-on faire pour la détecter et la traiter ? On fait le point.

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2 milliards. C’est le nombre de personnes atteintes d’une anémie dans le monde, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette maladie correspond à une baisse anormale du taux d’hémoglobine dans le sang, à savoir une substance présente dans les globules rouges assurant le transport de l’oxygène des poumons aux tissus.

Il existe plusieurs types d’anémie. Les causes de ces différentes formes de l’affection sont multiples mais la carence en fer, dont souffrent 1,5 milliards d’êtres humains selon l’Assurance maladie, est la plus fréquente. Cette forme particulière, appelée « anémie ferriprive » ou « anémie par carence martiale », représente 50 % des cas de réduction du taux d’hémoglobine.

Qu’est que l’anémie ferriprive ?

L’anémie ferriprive se caractérise par une diminution des globules rouges. Elle est liée à un manque ou une mauvaise utilisation du fer par l’organisme. Pour rappel, « le fer est nécessaire à la fabrication de l’hémoglobine, de la myoglobine (protéine du muscle permettant de stocker l’oxygène), d’enzymes impliquées dans la respiration et la synthèse de l’ADN », explique l’Agence du médicament (Anses) sur son site.

En clair, lorsque l’on souffre d’une carence en fer, la fabrication de l’hémoglobine au niveau de la moelle osseuse baisse. Selon l’OMS, le manque de fer touche particulièrement les enfants, les adolescents, les femmes enceintes et celles en âge de procréer. Les hommes sont quant à eux moins affectés par cette carence.

Anémie ferriprive : quelles sont les causes ?

L’anémie par carence martiale est le plus souvent provoquée par des pertes de sang invisibles dues à des saignements faibles mais prolongés. Sur son site, le Manuel MSD précise que ces pertes sanguines peuvent être digestives (ulcère gastroduodénal, cancer du côlon et du rectum, polypes du côlon), gynécologiques (fibrome de l’utérus) ou urologiques (cancer de la vessie).

Lorsque les saignements sont visibles, ils peuvent être d’origine gastro-intestinale et se manifester par la présence de sang dans des vomissements, la coloration noire des selles ou une rectorragie. Chez les femmes, les pertes de sang peuvent également correspondre à des règles abondantes et longues ou des saignements entre les menstruations.

« Ces saignements sont favorisés par la prise de certains médicaments et en particulier par la prise d’anticoagulants ou d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens », peut-on lire sur le site de l’Assurance maladie.

Autre cause de l’anémie par carence en fer : un apport insuffisant de fer dans l’alimentation par rapport aux besoins du corps. Certaines catégories de la population sont plus touchées que d’autres par ce manque de fer dans l’alimentation quotidienne. C’est le cas des enfants de 6 mois à 5 ans et des femmes enceintes, qui nécessitent des quantités de fer importantes. « Par ailleurs, une insuffisance d’apport en fer peut être liée à l’alimentation en cas de régime végétarien ou végétalien strict », ajoute l’Assurance maladie.

Bien que cela soit plus rare, l’anémie ferriprive peut également être provoquée par une mauvaise absorption du fer par le tube digestif, en raison de pathologies touchant la paroi digestive, telles que la maladie cœliaque, la maladie de Crohn ou une intolérance au gluten.

Quels sont les symptômes de l’anémie ferriprive ?

En général, l’anémie ferriprive est asymptomatique. Mais lorsque cette affection s’accentue, elle se présente par divers signes cliniques, tels que :

  • Une fatigue accrue
  • Des essoufflements à l’effort
  • Des maux de tête
  • Une pâleur
  • Des vertiges
  • Des étourdissements
  • Une faiblesse en se levant d’une chaise
  • Une peau et des cheveux secs
  • Des ongles cassants

Anémie ferriprive : comment la diagnostiquer ?

L’anémie par carence en fer peut être détectée grâce à la survenue des symptômes évocateurs de la maladie. Mais cette pathologie peut également être révélée par un bilan sanguin réalisé pour une autre raison.

Cet ensemble d’analyses réalisées à partir d’un prélèvement sanguin permet d’examiner :

  • Le taux d’hémoglobine
  • Le volume globulaire moyen
  • La concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine
  • Le taux de réticulocytes (des globules rouges immatures fabriqués par la moelle osseuse)
  • Le dosage de la ferritine (une protéine de stockage du fer)
  • Le dosage du fer sérique (dans le sang) et de la transferrine (une protéine qui permet le transport du fer dans l’organisme)

En clair, le bilan sanguin permet d’établir et de confirmer le diagnostic de l’anémie ainsi que de préciser ses caractéristiques. Après cet examen, le médecin interrogera le patient sur son alimentation afin d’identifier la cause de la pathologie. Si l’origine de l’anémie ferriprive n’est pas un apport insuffisant de fer dans l’alimentation, il demandera au patient de réaliser un bilan complémentaire.

Comment traiter l’anémie ferriprive ?

Le traitement de l’anémie par carence martiale repose sur une supplémentation en fer. Cet apport complémentaire en fer peut se faire par le biais de médicaments, à savoir des comprimés ou des sirops pour les enfants. Le patient doit suivre ce traitement pendant au moins trois mois.

Si le traitement par voie orale ne porte pas ses fruits, une perfusion de fer peut être administrée à la personne souffrant d’anémie ferriprive. Une transfusion sanguine peut aussi être envisagée en début de traitement si le patient ne supporte pas les symptômes ou si l’anémie est causée par un important saignement survenu de manière brutale.

En parallèle, il convient aussi de traiter la cause du manque de fer. Si la carence en fer est provoquée par une maladie, il est essentiel de la prendre en charge. Durant le traitement, le patient doit être suivi par un médecin. Le praticien lui demandera de réaliser des examens sanguins pour s’assurer que le traitement prescrit est efficace.

Sources : l’Organisation Mondiale de la Santé, l’Assurance maladie, l’Agence du médicament (ANSES), le Manuel MSD

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