Pas encore sorti et déjà entre les mains de pirates. Quand les premiers acheteurs se rueront le 7 janvier en librairie sur le nouveau Michel Houellebecq, Anéantir, d’autres auront déjà lu une copie pirate téléchargée avant Noël. Et l’auteur bafoué n’y peut rien, comme
son éditeur. De nombreux sites proposent illégalement des milliers de
livres électroniques gratuits, se rémunérant grâce à des publicités envahissantes.

L’immense majorité est des livres déjà publiés : il suffit d’acheter la version numérique, et de la mettre à disposition de tous. Mais dans le cas d’un livre aussi attendu qu’un roman de Houellebecq, l’un des auteurs français les plus traduits et vendus à l’étranger, avec 300.000 exemplaires prévus pour cette sortie, il a fallu se procurer une copie avant. Ce qui est beaucoup plus difficile… mais pas impossible, visiblement.

Une version PDF circule déjà

« Il semblerait que le texte circule déjà sur les réseaux, dans un PDF de qualité, d’après les échos que j’ai », écrit sur Twitter, dès mardi, un blogueur spécialiste du livre électronique, Hervé Bienvault. Mercredi, Le Parisien relaie l’information le premier, parlant d’un fichier PDF sur un site Internet que se vantait d’avoir un autre utilisateur de Twitter.

Il y a en fait deux sites où on trouve cette copie de qualité ainsi qu’un troisième site qui permet d’obtenir, toujours illégalement, une version Epub (destinée aux liseuses), remplie de scories informatiques. Hervé Bienvault évoque ce jour-là « 8.000 téléchargements sur un seul site québécois », et « beaucoup de choix possibles » comme « un serveur russe » et des « sites miroirs bien connus des milieux académiques ».

« Soumission » piraté en 2015

Contacté par l’AFP, l’éditeur Flammarion a répondu que ses services juridique et informatique faisaient leur possible pour obtenir la fermeture des pages Internet en question. C’est s’enfoncer dans un dédale infernal. Par exemple, le premier site Internet sur lequel Flammarion a trouvé Anéantir est domicilié aux États-Unis, puis renvoie vers divers sites de stockage domiciliés en France, en Allemagne et aux États-Unis.

Pour réussir à « tuer » toutes ces pages Internet, les démarches sont extrêmement fastidieuses. Comme l’a relevé la presse, ce n’est pas la première fois que Houellebecq se fait pirater. Fin décembre 2014, Soumission, qui devait sortir le 7 janvier 2015, avait aussi été piraté.

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