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Les amaxophobes sont terrifiés à l’idée de prendre le volant d’une voiture. Cette peur de conduire touche à différents niveaux les personnes qui en sont atteintes. Boris Charpentier, psychologue décrypte cette phobie.
D’où provient l’amaxophobie ?
L’origine de la peur de conduire varie selon les personnes et leur histoire personnelle. Le psychologue Boris Charpentier nous explique : » Il s’agit d’une phobie très répandue, dont on ne peut pas isoler avec certitude les causes exactes. Cependant, certains facteurs semblent jouer un rôle plus ou moins important. Il peut s’agir de cas d’événements traumatiques ou de l’apprentissage sur modèle «
Plusieurs types de traumatismes peuvent avoir un lien avec la phobie de conduire : » Un accident peut constituer un grand choc. Il va augmenter la probabilité de développer une amaxophobie. Ce n’est pas forcément un accident violent, l’important est la façon dont on va le vivre. Chacun peut être exposé à un même événement et le ressentir avec une intensité différente. Le simple récit d’un accident vécu par un membre de sa famille ou un proche peut suffire à créer un traumatisme et générer une peur intense de conduire. «
Et cela peut se transmettre d’une génération à une autre. À force de voir l’un de ses parents paniqué à l’idée de conduire, l’enfant peut identifier la voiture comme un objet dangereux. » Recevoir des mises en garde systématiques de la part de ses parents en présence de voitures peut amener l’individu à développer une phobie. «
Les différentes causes de l’amaxophobie sont donc compliquées à identifier. Après des années de conduite, elle peut apparaître chez certains sujets. » Les réactions anxieuses se développent par un processus de conditionnement classique et se maintiennent ensuite par un conditionnement opérant. Comme si un objet ou une situation initialement neutre était associée à une réaction d’angoisse. Ensuite, un comportement d’évitement fait vivre la phobie et empêche l’extinction de cette association. «
Amaxophobie : comment la surmonter ?
Pour le psychologue Boris Charpentier, deux solutions s’offrent aux phobiques de la conduite. La thérapie Eye Movement Desentisitizaion and Reprocessing (EMDR) ou une thérapie comportementale et cognitive (TCC).
Une thérapie EMDR est basée sur les mouvements oculaires, le patient suit des yeux les mouvements de doigts du professionnel en face de lui. Il existe également des stimulus auditifs ou tactiles. » Lorsqu’un événement traumatisant est à l’origine de la phobie, la méthode EMDR est la thérapie de prédilection. Elle permet de traiter avec efficacité les traumatismes passés et les déclencheurs du présent qui viennent réactiver la charge émotionnelle du traumatisme. Cette méthode peut sembler étonnante, mais elle est recommandée par l’OMS. Son taux d’efficacité est extrêmement élevé entre 70 et 90 %. Trois séances sont souvent efficaces pour un traumatisme simple. «
Les thérapies comportementales vont aider le patient à canaliser et à maîtriser sa peur. 10 à 15 semaines peuvent parfois suffire pour guérir un phobique. Mais tout dépend du patient, du degré de gravité de la phobie et de la comorbidité. » Dans la plupart des cas, une TCC permet d’aborder les choses efficacement. Elle se concentre sur les pensées automatiques et dysfonctionnelles qui sont à l’origine des émotions négatives. Identifier les biais cognitifs à l’origine de ces pensées automatiques irrationnelles en lien avec la conduite permettra ensuite de les modifier. Ensuite, on expose graduellement la personne aux stimulus qui déclenchent la peur. Le but est de lui enseigner des techniques de relaxation pour apprendre à la contrôler. «
Peur de conduire : quels sont les degrés de gravité ?
Selon le psychologue Boris Charpentier, l’amaxophobie se lie souvent avec d’autres phobies comme l’agoraphobie ou la claustrophobie. » L’agoraphobie se définit comme la peur de se retrouver dans des endroits, des situations desquelles on imagine qu’il est difficile de s’échapper ou d’être secouru en cas d’attaque de panique et de perte de contrôle « . Concernant la claustrophobie, la personne redoute les espaces clos comme l’intérieur d’une voiture.
Boris Charpentier désigne un autre indicateur pouvant déclencher la peur de conduire : “ On note souvent une anxiété de performance, la personne doute de ses propres compétences à gérer certaines situations. Elle redoute également le regard des autres en cas de difficultés ou d’erreurs. «
Grâce à une thérapie et beaucoup de travail sur soi-même, l’amaxophobie a de grandes chances de disparaître. Existe t-il un risque pour qu’elle revienne gâcher la vie du patient ? Pour Boris Charpentier, cette menace est infime : » Tout dépend des cas, mais après une thérapie il y a peu de danger que la phobie revienne. «
Merci à Boris Charpentier, psychologue et coach paris-coaching-emotionnel.fr
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