• Le 14 mai 2022, Alvan et Ahez représenteront la France en finale de l’Eurovision à Turin (Italie), avec la chanson Fulenn.
  • Le quatuor prend part ces derniers jours à des concerts à l’étranger réunissant plusieurs artistes qui seront en compétition à l’Eurovision.
  • « On ne s’attendait pas du tout à ça ! C’est vraiment incroyable. C’est très intense, on essaie de suivre le rythme », confie Sterenn Le Guillou, membre d’Ahez, à 20 Minutes.

De notre envoyé spécial à Amsterdam (Pays-Bas)

« On dort quatre heures par nuit, mais on ne se plaint presque pas ! C’est vous dire à quel point c’est cool », glisse Alexis Morvan, alias Alvan qui, avec le trio Ahez, représentera la France à l’Eurovision dans un mois à Turin (Italie). Le quatuor est en pleine tournée des « pré-parties », c’est-à-dire des concerts rassemblant plus d’une vingtaine d’artistes qui participeront au concours.

Ce samedi, c’est à Amsterdam (Pays-Bas) que 20 Minutes a rencontré Alvan et Ahez, deux jours après qu’il et elles se sont produits à Tel-Aviv (Israël) et une semaine après leur passage sur scène à Londres (Angleterre).

Ces spectacles sont une sorte de mise en bouche de la bulle Eurovision qui les attend en Italie, mais surtout une bonne opportunité pour faire la connaissance des autres candidats et candidates mais aussi du public. « On ne s’attendait pas du tout à ça ! C’est vraiment incroyable. C’est très intense, on essaie de suivre le rythme », confie Sterenn Le Guillou, membre d’Ahez qui, pour qualifier ce tourbillon, parle d’« euphorie ».

« A l’étranger, personne ne s’attendait à un morceau comme le nôtre »

« On vient enfin à la rencontre des gens, ce que l’on n’avait pas pu faire jusque-là », se réjouit son acolyte Sterenn Diridollou. « On sent ce soutien, cette force qui vient de cette communauté que l’on découvre, qui est très puissante. On sent son énergie », souligne Marine Lavigne, troisième membre d’Ahez.

« A l’étranger, personne ne s’attendait à un morceau comme Fulenn pour la France. On est hyperfiers parce que c’est vraiment une proposition très différente de celle de Barbara Pravi l’année dernière », affirme Alvan. « Beaucoup associent à la France les chansons à la française, aux ballades romantiques, etc. mais on montre que la musique française, ce n’est pas que ça. Que l’on chante en breton, ça interpelle, ça fait parler », appuie Sterenn Le Guillou.

Lors du créneau de deux heures alloué aux interviews, samedi après-midi à Amsterdam, l’équipe française n’a eu que peu de répit. Toutes les cinq à dix minutes, les micros des médias traditionnels ou des sites alimentés par des passionnés du concours, ont valsé devant leur table. De quoi faire oublier les désagréments survenus au concert de Tel-Aviv quelques jours plus tôt. Alvan et les deux Sterenn (Marine n’avait pas pu faire le déplacement) ont dû batailler avec des problèmes de retour de son et avec le fait que le ukulélé du musicien a été « oublié » en coulisse. « Je me suis dit que c’était un mal pour un bien. Au final, ça va créer une plus value pour la scénographie à Turin », philosophe Alvan.

« On se met beaucoup de pression parce qu’on a envie de bien faire »

« C’est frustrant pour nous qui sommes habituées à des formats concerts beaucoup plus longs de n’avoir que trois minutes pour notre prestation et de devoir composer avec ces petits problèmes de son… On se met beaucoup de pression parce qu’on a envie de bien faire, d’interpréter cette chanson au mieux, de représenter notre pays. Donc on prend très à cœur les fois où on ne se sent pas très au top. Mais ce n’est pas dramatique, cela arrive à tous les artistes », relativise Sterenn Le Guillou.

Hélas, quelques heures plus tard, lors de l’événement Eurovision in Concert, sur la scène de l’AFAS Live d’Amsterdam, les pépins techniques étaient de nouveau de la partie pour plusieurs artistes, dont les tricolores. « Quand on est arrivés sur scène, on a eu l’instru dans les ears [appelés en français « écouteurs intra-auriculaire », des espèces d’oreillettes offrant à chaque artiste un retour son] – que nous ont prêté le groupe We are Domi, représentant la République Tchèque – à un très faible volume, puis à très haut volume d’un seul coup ! Un coup à se choper des acouphènes, a déploré Alvan auprès de 20 Minutes. Et puis, la valise contenant ma tenue de scène et mon ukulélé étant restée à Tel-Aviv, j’ai dû improviser une seconde fois. Heureusement, notre super styliste Lia est passée à Paris la veille pour me trouver des trucs à me mettre à Amsterdam. »

Ces soucis techniques – et notamment un malheureux larsen – ne sont pas passés inaperçus de la salle, mais le public n’en a pas fait un drame. « Les gens ont vraiment été au top, ils ont été très chaleureux, ils ont mis une grosse ambiance pour nous et pour tous les artistes. Nous avons pu les rencontrer lors de l’after show. On a fait plein de photos avec eux. C’était vraiment très cool et ça nous a aidé à nous dire « Ce n’était pas la meilleure presta, mais si les gens ont aimé, c’est cool ». »

« Il y a un multivers trad’ européen ! »

La prochaine et dernière étape européenne avant le concours en Italie est prévue samedi à Madrid (Espagne). Les Français sont particulièrement attendus. A la sélection espagnole, un trio de chanteuses galiciennes, Tanxugueiras, chantant dans leur langue régionale, avait obtenu les faveurs du public mais, saqué par les votes du jury, n’avait pas pu valider son ticket pour l’Eurovision. « On a hâte d’y être ! assure Alvan. La déception par rapport à la non-sélection des Tanxu a été énorme. Il y en a qui sont très contents que la France soit représentée avec un projet un peu similaire, en langue régionale. » Marine, qui a vécu en Galice connaît d’ailleurs bien ce groupe. « A l’époque, elles avaient une proposition plus traditionnelle, dit-elle. Les fans nous comparent au multivers Marvel, mais oui, réellement, il y a un multivers trad’ européen ! »

Une fois l’étape espagnole passée, Alvan et Ahez entreront dans la dernière ligne droite jusqu’à la finale de l’Eurovision, le 14 mai. A peine quatre semaines pour peaufiner la scénographie, qui devrait rester dans l’esprit de celle proposée à Eurovision France, c’est vous qui décidez, et travailler les harmonies vocales, dans des agendas bien chargés. « On a par exemple des matinées entières de répétition des chorégraphies et les après-midi consacrées au chant, informe Sterenn Diridollou. Le rythme est très intense. On dormira le 15 mai ! »

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