Le récent scandale de l’eau potable contaminée en Île-de-France par le dioxane, un solvant potentiellement cancérigène, relance le problème endémique de l’eau du robinet souvent souillée par différentes pollutions…
Au début du mois de juillet, un énorme scandale a éclaté en Île-de-France concernant l’eau potable. Un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire alimentaire nationale (Anses) pointait en effet la présence de dioxane, un solvant industriel potentiellement cancérigène, dans plusieurs sites de captage de l’eau.
12 : C’est, en millions, le nombre e Français exposés à de l’eau potable non conforme aux normes sanitaires(source : Le Monde).
Arrêtés d’interdiction
Même si la concentration était faible, on ne peut que s’inquiéter car les risques pour la santé sont bien réels. Cela relance le problème pointé par le journal Le Monde et le magazine UFC Que choisir, de la pollution des nappes phréatiques par des pesticides et de métabolites issus de l’agriculture intensive. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir en Bretagne des arrêtés municipaux qui interdisent la consommation de l’eau du robinet. En juin dernier, des parasites de type Cryptosporidium à Vitrolles et à Rognac avaient contraint les autorités sanitaires (ARS) et les maires des communes des Bouches-du-Rhône à interdire la consommation de l’eau du robinet. À l’heure où les prix de l’eau explosent, est-il vraiment acceptable que sa qualité se détériore autant ?
Mon avis Plus de contrôles !
L’eau en France est aux mains de grands groupes de distribution (Veolia, Saur, etc.) et le prix du mètre cube augmente régulièrement sans que pour autant ceux-ci fournissent une eau potable de qualité optimale, ce qui devrait cependant être la règle. C’est donc une loterie selon les régions, et dans les zones où se déroule une agriculture intensive, les consommateurs ont toutes les probabilités d’avoir une eau chargée en pesticides. Fréquents sont d’ailleurs les arrêtés d’interdiction d’utiliser l’eau du robinet pour cause de pollution et l’obligation d’avoir recours à la livraison d’eau minérale. Ces groupes nous assurent du contraire, mais c’est bien à un double jeu qu’ils se livrent, car ils sont moins regardants à vérifier et à purifier l’eau qu’ils nous fournissent. Bien évidemment, cela impacte la santé des consommateurs, et ce n’est pas tolérable. Avec la pénurie d’eau que connaissent nombre de régions, les nappes phréatiques sont d’autant plus polluées, puisque les industriels et la culture intensive ne réduisent pas pour autant l’utilisation de produits toxiques. Il existe une réglementation très précise et volumineuse sur les normes de production d’eau que doivent respecter tous les acteurs de cette production, mais il n’y a pas assez de fonctionnaires pour veiller au strict respect de cette réglementation.
Les agences régionales de santé et l’observatoire national des services d’eau et d’assainissement ont la charge de ces contrôles mais, à mon sens, cela reste insuffisant et il existe d’importantes lacunes dans la fourniture d’une eau de bonne qualité. L’État doit sanctionner lourdement les distributeurs fautifs, comme le prévoit le code de la santé publique, chaque fois qu’une pollution est détectée, nonobstant une saisine de la justice, car c’est bien d’empoisonnement qu’il est question !
Par le commissaire Vénère
Source: Lire L’Article Complet