Le terrible accident provoqué par l’humoriste Pierre Palmade qui a récemment défrayé la chronique montre à quel point le problème des chauffards conduisant sous emprise de substances n’a jamais autant été d’actualité. Car en plus des méfaits de l’alcool vient se greffer une légion de drogues difficiles, voire impossibles, à dépister…
17,8 : C’est le taux de multiplication du risque d’accident pour une personne conduisant alcoolisée.
Le gouvernement avait fait de l’alcool au volant une priorité nationale, demandant aux forces de police et de gendarmerie d’organiser des contrôles plus intensifs avec une tolérance zéro. En France, l’alcool est responsable de 30 % des accidents mortels sur la route, un taux qui n’a pratiquement pas changé depuis l’année 2000. Ces accidents sont plus graves que les autres : le nombre de personnes tuées pour cent blessés hospitalisés est de 23 pour les accidents avec alcool, contre 10 pour ceux sans alcool (source Sécurité routière).
C’est pourquoi la conduite en état d’ivresse (taux d’alcool dans le sang entre 0,5 et 0,8 g/l) est sanctionnée par une amende de 135 euros et un retrait de six points, et, potentiellement, une annulation de permis. Au-delà de 0,8 g/l, le fautif encourt une amende de 4 500 euros, l’immobilisation immédiate de son véhicule, une suspension de 3 ans de son permis de conduire – sans sursis ni permis blanc ; il doit accomplir un stage de sensibilisation à la sécurité routière – et 2 ans d’emprisonnement.
Drogues de synthèse
Mais le fait divers impliquant Pierre Palmade a mis en lumière un autre fléau : la conduite sous emprise de stupéfiants. Cocaïne, héroïne, cannabis, ecstasy, THC, GHB ? Les drogues de synthèse sont légion. Or les détecteurs actuels ne permettent pas de toutes les identifier. Commissaire, qu’en pensez-vous ?
Mon avis : saisir les véhicules !
L’accident provoqué par Pierre Palmade est révoltant, écœurant même. Il démontre hélas que le phénomène de la conduite sous l’emprise de stupéfiants est un fait courant, contre lequel il semble difficile de lutter, les moyens de dépistage étant en effet toujours très insuffisants. D’une part, les forces de l’ordre n’ont pas de matériel suffisant, et de l’autre, la plupart des drogues sont encore indétectables, surtout lorsqu’elles sont combinées avec des médicaments altérant notablement la conduite.
À mon sens, il faut adopter une tolérance zéro allant jusqu’à la saisie du véhicule, des peines de prison ferme et des sanctions pécuniaires dissuasives. Les magistrats ont une responsabilité de poids à assumer dans ce domaine, car la dissuasion repose d’abord sur eux.
La proposition de monsieur Gérald Darmanin, équivalant à l’annulation immédiate du permis de conduire pour les conducteurs drogués, ne résoudra pas grand-chose, car il y aurait déjà 2 millions de Français circulant sans permis. La saisie pure et simple du véhicule me paraît autrement plus dissuasive.
Sans compter les autres sanctions judiciaires qui devraient automatiquement s’y rajouter.
Enfin, il est impératif que ces toxicomanes soient suivis médicalement, d’une manière stricte, avant qu’ils ne soient à nouveau autorisés à prendre le volant.
Commissaire Vénère
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