• Le groupe rennais Gwendoline sort ce vendredi une version remasterisée de son premier album, sorti dans l’indifférence en 2017.
  • Le duo rennais a fait un passage remarqué lors des dernières Trans Musicales.
  • Dans un style parlé-chanté, le binôme pose sur fond de cold wave un regard cynique et désabusé sur notre société.

La rencontre aurait pu avoir lieu dans un bon vieux PMU ou un rade de quartier, « des lieux d’inspiration » pour le groupe Gwendoline. C’est finalement dans une brasserie en face de la gare que nous avons croisé Micka, l’un des membres du duo rennais qu’il compose avec Pierre. Un peu plus d’un mois après leur passage remarqué
aux Trans Musicales, le binôme ressort ce vendredi une version remasterisée de son premier album Après c’est gobelet !, complètement passé sous les radars au moment de sa sortie en 2017. « On l’avait mis en ligne sur Bandcamp mais sans aucune prétention, juste pour nos copains », se souvient Micka.

Il faudra finalement attendre trois ans avant que l’album soit repéré par un label indépendant espagnol, Dead Wax Records, qui en fera presser 200 exemplaires en vinyle. Poussé par un ami, devenu depuis leur manager, les deux musiciens et chanteurs, un peu fainéants et losers, se sont alors fait violence, enchaînant les tremplins dans les festivals. Leur cold wave va alors séduire Jean-Louis Brossard, le boss des Trans, qui décide de les programmer en 2020 pour l’édition en ligne puis sur la scène du Parc Expo le mois dernier. De quoi lancer vraiment le projet Gwendoline. « C’était une blague au départ mais il va falloir maintenant l’assumer », sourit Micka.

Des paroles crues, drôles et cyniques pour raconter la médiocrité du monde

Car le groupe ne fait pas dans la dentelle. Dans leurs chansons, écrites à l’arrache dans les effluves alcoolisés du bar Le Terminus, les presque trentenaires évoquent, entre sarcasme et amertume, la médiocrité du monde. « La vie c’est dur, putain ! », ironisent-ils en chœur dans Audi RTT, une chanson qui a tout pour devenir un tube.

Les paroles, chantées ou scandées un peu à la manière du groupe Fauve, sont crues, drôles, cyniques et tout le monde en prend pour son grade avec Gwendoline, de la start-up nation chère au président Macron en passant par la petite bourgeoisie ou la classe politique dont ils n’ont « rien à foutre », comme ils le clament dans Chevalier Ricard. « Mais on se fout aussi de notre propre gueule, de notre petit côté branleur, nous qui vivons dans notre petit confort », souligne Micka.

« On n’est pas un groupe engagé »

Symbole d’une jeunesse désenchantée, le groupe refuse pourtant d’en être le porte-voix. « On n’est pas un groupe engagé avec des revendications, assure-t-il. On parle juste du désenchantement global du monde. Avec froideur certes mais on essaie aussi d’en rire ». Avant d’entamer une série de concerts (lire encadré), le duo planche également, à son rythme, sur un deuxième album.

« On continue de bosser tranquillement mais sans vouloir faire carrière à tout prix, indique Micka. On connaît suffisamment le monde de la musique pour savoir que notre projet peut durer un an ou deux avant de s’estomper complètement. Et ce ne sera pas grave si cela arrive car on a plein d’autres projets avec Pierre, musicaux ou non ».

Une série de concerts à venir

Après les Trans Musicales, le groupe Gwendoline jouera encore à domicile le 31 mars avec un concert programmé dans la nouvelle salle de l’Antipode à Rennes. Ils partageront la scène avec les Nantaises de Mansfield Tya. Courant mars, le duo rennais fêtera aussi la Release Party de son album au Vauban à Brest. Le groupe devrait également être à l’affiche de plusieurs festivals cet été.

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