« Nous sommes tous et toutes perdants. » Cette conclusion est celle d’Agnès Jaoui, qui s’est confiée ce dimanche au Parisien sur son vécu de la guerre qui fait rage entre le Hamas et Israël. La réalisatrice a perdu plusieurs membres de sa famille du côté de son père depuis le début du conflit le 7 octobre dernier.
Une jeune fille de 13 ans et sa grand-mère de 80 ans, proches d’Agnès Jaoui, ont été tuées. Trois autres personnes, un homme de 53 ans et deux enfants de 16 et 12 ans, ont été kidnappées dans un kibboutz près de la frontière avec Gaza. « On est toujours sans nouvelles », se désole l’artiste.
Agnès Jaoui a perdu deux membres de sa famille lors des attaques du 7 octobre en Israël, et reste sans nouvelles de trois autres proches kidnappés.
Elle raconte sa «vulnérabilité» et son refus de succomber au désespoir.https://t.co/4RLDirCFTE
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Le Hamas s’en prend à « ceux qui sont pour la paix »
Les proches d’Agnès Jaoui vivaient dans un kibboutz israélien « très à gauche », selon elle. « Ma famille y était pacifiste, travaillant avec les Palestiniens et œuvrant pour la paix », selon la scénariste de 59 ans. Pour elle, c’était précisément « le but du Hamas » de s’en prendre à « ceux qui sont pour la paix, et de semer le chaos, dans les corps et les esprits ».
Agnès Jaoui a accueilli un cousin et sa famille chez elle afin qu’ils « reprennent des forces ». La réalisatrice se sent dans « un état de vulnérabilité » et « de tristesse infinie » et ne supporte plus de voir « tout le monde se rejeter la faute, avec autant de sauvagerie que d’ignorance ».
Lucide, elle s’attend aux critiques en parlant ainsi de sa famille qui subit la guerre. « Les Palestiniens, eux aussi, meurent et leurs maisons sont détruites, je le sais, et j’en suis profondément meurtrie », rappelle Agnès Jaoui. « Pour l’instant, nous sommes tous et toutes perdants. » La scénariste, qui croit encore à la paix « même si elle paraît loin », a d’ailleurs soutenu la marche silencieuse du monde de la culture qui s’est tenue à Paris dimanche.
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