Le président afghan, Ashraf Ghani, avait promis que les femmes seraient impliquées dans des postes décisionnels au sein du gouvernement. Ainsi, une récente réunion du gouvernement exclusivement masculine a suscité la colère dans le pays.

Mais où sont les femmes ? Les Afghans ont protesté sur les réseaux sociaux après qu’une photo ait révélé qu’aucune femme n’était présente à une réunion du gouvernement malgré la promesse du président selon laquelle elles seraient impliquées dans des postes décisionnels.

Le porte-parole du président Ashraf Ghani, Sediq Sediqqi, publiait le cliché des 12 hommes présents en les remerciant pour leurs « efforts dans l’accord politique » qu’ils avaient obtenu, le qualifiant de « pas important vers l’unité nationale et le consensus politique ».

Les Afghans, les hommes comme les femmes, ont exprimé leur inquiétude face à l’absence des femmes influentes du pays. « Nous menons un double combat, face aux talibans, mais aussi face à notre propre gouvernement. Aucun d’entre eux [les hommes] ne se sent naturellement obligé d’inclure les femmes dans la prise de décision. Nous nous attendons à ce que le gouvernement se batte pour nos droits face aux talibans, mais comment feront-ils cela quand ils continueront de nous exclure ? », se demandait notamment Freshta Karim, militante et directrice de Charmaghz, un organisme de promotion de l’éducation à but non lucratif.

L’Afghanistan a subi plus de 40 ans de guerre ainsi que la domination des Talibans, ce qui a conduit les femmes à être privées de leurs droits fondamentaux, notamment l’éducation et la liberté de circulation. De nombreuses femmes se retrouvent obligées de rester à leur domicile alors que les filles sont privées d’école.

Ashraf Ghani affirmait en début d’année que la participation des femmes était désormais observée à tous les niveaux en Afghanistan. Pourtant, d’importantes décisions récentes ont été prises en l’absence de femmes. « Cela est préoccupant, d’autant plus que le gouvernement se prépare à des négociations intra-afghanes avec les talibans.« , a déclaré Shaharzad Akbar, président de la Commission indépendante afghane des droits de l’homme (AIHRC). « Il n’y a pas assez de femmes dans l’équipe de négociation – les effectifs sont inférieurs aux prévisions et il est possible qu’une liste pratiquement entièrement masculine du cabinet soit proposée. C’est inquiétant. Cela envoie le message que le leadership du gouvernement ne prend pas au sérieux la voix, l’expertise et les idées des femmes. », a-t-il ajouté.

Suite à la polémique provoquée par le cliché de la réunion masculine, Sediq Sediqqi a assuré que le gouvernement en prenait note et s’assurerait d’une participation féminine à l’avenir. « Les femmes afghanes ne sont plus à l’écart, mais elles sont des leaders« , a-t-il déclaré. « Le principal élément politique du président Ghani sur l’autonomisation des femmes au cours des cinq dernières années n’a pas été symbolique, mais une approche significative pour élever les femmes et les amener aux échelons supérieurs de la prise de décision par l’Etat« , a-t-il ajouté.

Pourtant, après la victoire d’Ashraf Ghani en 2015, seules trois femmes ministres ont été nommées au cabinet. Cela avait notamment provoqué des manifestations à Kaboul, la capitale afghane.

Un professeur afghan offre des livres aux enfants déscolarisés..

Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidéo.

Source: Lire L’Article Complet