Une nouvelle restriction imposée aux Afghanes par les talibans.
Samedi 7 mai 2022, le gouvernement a publié un décret signé par le chef suprême des fondamentalistes islamistes au pouvoir, Haibatullah Akhundzada, qui impose aux femmes d’Afghanistan de se couvrir entièrement le corps et le visage lorsqu’elles sont dans l’espace public.
Voiler leur visage et éviter de sortir de chez elles
« Les femmes qui ne sont ni trop jeunes ni trop vieilles devraient voiler leur visage, à l’exception de leurs yeux, selon les recommandations de la charia, afin d’éviter toute provocation quand elles rencontrent un homme », est-il écrit dans ce document présenté devant la presse à Kaboul, et cité par l’AFP, relayée ensuite TF1 ou 20 minutes, entre autres.
« Elles devraient porter un tchadri, car c’est traditionnel et respectueux », précise le texte. Le tchardi, aussi appelé la burqa, est un voile intégral le plus souvent de couleur bleu, sur lequel une grille est intégrée au niveau des yeux, afin de masquer le regard.
Jusqu’alors, depuis leur retour au pouvoir à la mi-août 2021, les talibans obligeaient les Afghanes à porter au minimum un hijab – foulard couvrant la tête, mais pas le visage. Mais lorsqu’ils étaient au pouvoir pour la première fois, entre 1996 et 2021, ils avaient déjà exigé que les femmes portent la burqa. Et si elles ne respectaient pas cette règle, ces dernières étaient fouettaient par des agent du ministère de la promotion de la vertu et de la prévention du vice.
Le décret stipule, par ailleurs, qu’il est « mieux pour elles de rester à la maison », si elles n’ont pas d’obligation à être à l’extérieur.
Les « chefs de famille » doivent faire régner l’ordre
Les « chefs de famille » ont l’obligation de veiller à ce que ces règles sévères soient respectées, sous peine de sanctions : avertissement aux deux premières infractions, puis, trois jours de prison à la troisième. À la quatrième entorse à ce nouveau règlement, ces hommes seront poursuivis en justice.
- Solène Chalvon-Fioriti : « À force de parler à la place des Afghanes, on leur a confisqué la parole »
- Nadia Nadim, footballeuse née en Afghanistan : « Je suis tout ce que les talibans méprisent »
L’ONU a rapidement condamné ce décret, qui « va à l’encontre de nombreuses assurances concernant la protection des droits humains pour tous les Afghans », données par les talibans à la communauté internationale, comme le déplore dans un communiqué la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan.
Une nouvelle diminution des droits des femmes afghanes
Cette nouvelle restriction à la liberté des Afghanes, la plus stricte depuis août 2021, survient un mois et demi seulement après que ces dernières aient été interdites de prendre l’avion sans un homme de leur famille.
Déjà, depuis le 25 décembre 2021, les Afghanes avaient l’interdiction d’effectuer des voyages sur des longues distances – c’est-à-dire, de plus de 72 kilomètres – dans leur propre pays sans l’accompagnement d’un membre masculin de leur famille.
Fin mars 2022, les écoles secondaires (collège et lycée) pour filles ont également fermées. Après sept mois d’attente, les adolescentes avaient enfin été autorisées à reprendre les cours dans des collèges et des lycées non-mixtes. Mais cette rentrée tant attendue a été écourtée par les talibans qui leur ont ordonné de rentrer chez elles.
Source: Lire L’Article Complet