Voilà presque deux ans que la police recherche le corps de Delphine Jubillar, disparue dans la nuit du 15 ou 16 décembre 2020.
Cette infirmière âgée de 33 ans au moment de sa disparition, et mère de deux enfants, aurait quitté son domicile de Cagnac-les-Mines (Tarn) pour promener les chiens de la famille. Depuis, aucune trace d’elle.
Alors que ce mardi 13 décembre 2022 au soir, Cédric Jubillar, époux de la disparue, avec qui elle vivait encore mais dont elle était séparée, mis en examen pour « meurtre aggravé » et principal suspect dans cette affaire, doit participer à une reconstitution demandée par ses avocats, La Dépêche du Midi a publié, la veille, un entretien avec Séverine, la compagne de ce dernier entre avril et juin 2021, soit, quelques mois après la disparition de Delphine Jubillar.
Séverine avait été placée en garde à vue mi-juin 2021 pour recel de cadavre, avant d’être libérée et blanchie.
L’ex-conjointe de Cédric Jubillar l’aide en prison
« Je n’ose plus lui écrire [à Cédric Jubillar, en détention provisoire à la prison de Seysses en Haute-Garonne, ndlr], de peur que la justice pense que j’ai des choses à cacher dans cette affaire », explique l’ex-conjointe de l’artisan.
Si j’avais eu la certitude qu’il était impliqué dans le meurtre de sa femme Delphine, jamais je n’aurai poursuivi ma relation avec lui.
« À plusieurs reprises », Séverine lui a envoyé « des mandats pour l’aider ». « Quand mes moyens me le permettent je continue puisqu’il ne peut pas travailler étant placé à l’isolement », détaille cette femme, qui a l' »intime conviction » que le Tarnais qu’elle a fréquenté est innocent, notamment car durant leur deux mois de relation, « il s’occupait de ses enfants comme un père aimant et attentionné », assure-t-elle au quotidien toulousain.
Persuadée de son innocence
« Si j’avais eu la certitude qu’il était impliqué dans le meurtre de sa femme Delphine, jamais je n’aurai poursuivi ma relation avec lui », martèle-t-elle.
Cédric Jubillar se confiait-il à elle sur les suspicions qui pesaient sur lui pour qu’elle soit persuadée de sa non-implication dans cette affaire ?
« Parfois il me regardait en souriant quand je lui posais des questions sur la disparition de sa femme. Il me disait, ‘Tout le monde pense que c’est moi et même en te disant la vérité tu ne me croirais pas… Donc, si tu penses que c’est moi, alors pense-le…’. Il était un peu désabusé de toutes ces accusations et répondait du tac au tac, sans bafouiller en vous regardant dans les yeux. »
Séverine déplore entre les pages de La Dépêche du Midi que sa famille et elle-même aient « subi les dommages collatéraux de cette affaire ». L’interviewée affirme avoir déposé plainte car elle reçoit des menaces de mort et des accusations d’internautes sur les réseaux sociaux, à ce jour encore, un an après sa garde à vue, et malgré le fait qu’elle soit désormais hors-de-cause.
La femme de 45 ans aussi évoque « des regards médisants », des « interlocuteurs dérangés par cette affaire », notamment lorsqu’elle était en recherche d’emploi. « Mes amis m’ont tourné le dos », déplore-t-elle encore.
Fin prochaine de l’instruction
Cédric Jubillar a toujours clamé son innocence. Il a réclamé plusieurs fois sa remise en liberté, en attendant un procès. Ses six demandes ont pour l’heure été rejetées.
L’instruction se clôturera d’ici le premier trimestre 2023.
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