- Accusé de viols et sévices sexuels
- Gabriel Iacono revient sur ses accusations
- Christian Iacono, définitivement acquitté en 2015
- Les explications de Gabriel Iacono
- Gabriel Iacono "pardonné" par son grand-père
L’affaire, qui s’était étalée sur quinze ans, avait été beaucoup médiatisée. En 2000, Christian Iacono, alors maire UMP de Vence (Alpes-Maritimes) et ancien médecin radiologue, est accusé de viols et sévices sexuels par son petit-fils, Gabriel Iacono. Ce dernier affirme que son grand-père l’a violé entre ses 6 et 8 ans, soit entre 1996 et 1998, dans sa villa de Vence.
En 2015, le grand-père est définitivement acquitté, quatre ans après que son petit-fils soit revenu sur ses accusations. Il a toujours clamé son innocence.
Ce drame familial sur fond de soupçons de violences sexuelles a inspiré Le Mensonge, mini-série en quatre épisodes de 52 minutes dévoilée en 2020 sur France 2 et disponible depuis le 3 juillet 2022 sur Netflix.
Daniel Auteuil y joue le rôle principal. Christian Iacono et ses proches ont participé à la relecture du scénario, adapté de l’autobiographie éponyme de l’ancien maire, comme indiquait l’acteur au Parisien en 2020.
Accusé de viols et sévices sexuels
Christian Iacono est condamné à neuf ans de prison en 2009 en première instance, puis à nouveau, en appel, en 2011.
En 2015, Philippe Iacono, le père de Gabriel, rappelle, lors du dernier recours intenté par son père, ce qui l’avait mené à croire son fils. Lorsque, à 9 ans, Gabriel lui affirme que son grand-père « lui a mis son zizi dans les fesses », et que la deuxième fois, il a saigné, au point qu’une goutte de sang a coulé le long de sa jambe. Gabriel dit alors à son père, médecin à Reims, qu’il n’a pas pleuré, même s’il a eu mal. Il lui affirme aussi avoir eu peur de tacher son chausson, rapporte à l’époque France Inter.
Des lésions trouvées sur le corps du petit garçon, suggérant des violences sexuelles, et ses accusations répétées, l’avaient rendu crédible auprès des experts.
Dans les années suivantes, Gabriel Iacono développe un syndrome post-traumatique, s’exprimant par des « crises fréquentes » et des cauchemars. Plus tard, il tente plusieurs fois de mettre fin à ses jours.
Gabriel Iacono revient sur ses accusations
En mai 2011, retournement de situation : Gabriel Iacono se rétracte, dans une lettre au procureur de Grasse. Le jeune homme, cette fois âgé de 20 ans, donne alors une nouvelle version des faits présumés : il aurait bel et bien été violé, mais pas par son grand-père. Il dit, en tout cas, ne pas se souvenir de qui l’a violé. Il souhaite « innocenter » son grand-père.
« Cette scène, je continue à la voir, mais je ne la crois plus possible, déclare Gabriel Iacono, cité par Le Point. J’ai peut-être effectué une transposition, désigné mon grand-père à la place de quelqu’un d’autre. »
Les agressions sexuelles subies par Gabriel Iacono ne font pas de doutes, vu les lésions trouvées au niveau de l’anus du petit garçon à l’époque, mais aussi, le fait qu’il essayait de protéger son petit-cousin, et son « comportement très perturbé » dû à un syndrome de stress post-traumatique, résumait Le Figaro en 2015.
Après dix-huit mois de prison répartis sur quatre séjours, Christian Iacono est libéré en avril 2012.
Christian Iacono, définitivement acquitté en 2015
En 2014, sa condamnation est annulée par la Cour de révision. Un fait rare, qui permet l’ouverture d’un nouveau procès. Malgré les déclarations de son petit-fils en sa faveur, l’avocat général maintient que Christian Iacono est coupable, estimant que c’est « la seule explication rationnelle », rapporte Le Figaro à l’époque. Il estime que « plusieurs faits » rapportés « corroborent » les accusations envers l’ancien maire de Vence.
Devant la cour d’assises, Gabriel Iacono, alors âgé de 24 ans, affirme que son grand-père est « absolument innocent », relate Le Figaro. « Le seul coupable ici, c’est moi. J’ai détruit ma famille, j’ai détruit mon grand-père et tout ce qu’il y a aujourd’hui autour de moi, je l’ai détruit. »
Je suis responsable de mon mensonge mais au bout de dix jours, policiers et médecins m’ont dit que c’était vrai. On a répété que je ne pouvais inventer alors je me suis enfoncé.
Durant cet ultime jugement, le jeune homme déclare aussi, contrairement à ses dires de 2011, n’avoir « jamais » subi de sévices sexuels.
« Je suis en souffrance, déclare-t-il à RTL. Ma famille complète est en souffrance que ce soit le côté qui a soutenu ma rétractation ou bien le côté qui a soutenu mes accusations. C’est une famille déchirée. »
Les explications de Gabriel Iacono
Pour justifier ses accusations initiales, il dit s’être basé sur le fait que son père « détestait » son grand-père. Les deux hommes ne s’entendaient plus depuis des dizaines d’années. Gabriel Iacono explique qu’il voulait « attirer l’attention de sa famille ».
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« Il était maire, chef de la police, je le croyais intouchable », justifie encore Gabriel Iacono, auprès du président du tribunal, cite Nice-Matin. « Et puis j’ai voulu, inconsciemment, faire plaisir à mon père. Lui dire que mon grand-père m’avait fait mal, ça lui donnait des excuses de le détester », note 20 Minutes.
« Je suis responsable de mon mensonge mais au bout de dix jours, policiers et médecins m’ont dit que c’était vrai, déclare Gabriel Iacono, cité par Le Figaro. On a répété que je ne pouvais (pas) inventer alors je me suis enfoncé. Après mes déclarations, une relation très fusionnelle s’est créée par ailleurs avec mes parents, j’ai voulu la maintenir. »
Lors de ce dernier procès, Philippe Iacono, père de Gabriel, « n’exclut pas » le syndrome d’amnésie traumatique pour expliquer les changements de version de son fils.
« Je n’ai jamais souhaité que mon père aille en prison, s’il était innocent, déclare-t-il à la barre, comme on peut le lire sur France Inter. C’est pour ça que je propose une piste, une porte de sortie. Il n’y a pas de preuve absolue que ce soit mon père. On peut imaginer que Gabriel a fait une transposition… J’ouvre cette porte. »
En mars 2015, Christian Iacono est définitivement acquitté par la cour d’assises du Rhône. Il est alors âgé de 80 ans.
Gabriel Iacono « pardonné » par son grand-père
Depuis, il a pardonné à son petit-fils. « On reste en contact, révélait-t-il au Parisien le 5 octobre 2020. Il a 28 ans et il est sur une bonne voie professionnelle. Je tenais à ce qu’il n’ait pas une vie gâchée. Je voudrais qu’il la réussisse après un mauvais départ. »
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