C’est la première fois depuis la parution de l’ouvrage de Vanessa Springora sur le consentement sexuel des mineurs que Gabriel Matzneff prend la parole. Accusé de pédophilie, l’écrivain assure regretter s’être adonné à la pratique du tourisme sexuel, avant de se dédouaner et de pointer du doigt les victimes.
Accusé de viol sur mineur, Gabriel Matzneff s’est exilé en Italie peu de temps après la parution de l’ouvrage Le Consentement de Vanessa Springora. Pour la première fois, l’écrivain a accepté de répondre aux accusations de pédophilie auprès de nos confrères de BFMTV. L’homme de 83 ans continue ainsi de nier tout en bloc et assure avoir eu une « durable et magnifique histoire d’amour » avec l’écrivaine, et ce, bien que celle-ci n’avait alors que 14 ans et lui 50. « Je ne dirai rien contre elle car c’est une personne lumineuse. Je n’ai pas envie de lire son livre, car je garde de merveilleux souvenirs », poursuit l’homme qui a décidé de témoigner dos à la caméra.
Loin de s’arrêter là, l’auteur des moins de seize ans n’hésite pas à rappeler qu’il n’était pas le seul à entretenir des relations avec des mineur.e.s, « Il faut se replacer dans l’époque. De grands écrivains comme Roland Barthes ou Michel Foucault militaient pour l’abaissement de la majorité sexuelle. »
« des garçons et des filles jeunes qui vous draguaient et vous sautaient dessus »
Quant au tourisme sexuel, pratique à laquelle l’écrivain s’est également adonné, celui-ci admet que « C’était tout à fait regrettable », et de poursuivre, « Un touriste, un étranger, ne doit pas se comporter comme ça. On doit, adulte, détourner la tête, résister à la tentation. Naturellement je regrette, de même que si je fais quelque chose qui n’est pas bien, je le regrette. » Pour autant, loin de lui l’idée d’assumer la responsabilité de ses actes, bien au contraire ! « Je dois dire qu’à l’époque, personne ne pensait à la loi. Il n’y avait pas de loi. Vous étiez là comme voyageur et vous aviez des garçons et des filles jeunes qui vous draguaient et vous sautaient dessus, sous l’œil bienveillant de la police », se défend le romancier. « À l’époque, on parlait de détournement de mineur, d’incitation du mineur à la débauche, d’atteinte à la pudeur… Mais jamais personne ne parlait de crime », relate celui qui endosse désormais le rôle de victime. « En quelques semaines, je me sens détruit socialement. Quand le ministre de la Culture, dont la vocation est de protéger les écrivains, les peintres, les sculpteurs, les cinéastes, demande de supprimer la petite aide que je reçois, qui paie une partie du loyer de mon studio… », déplore Gabriel Matzneff qui peine à comprendre la suppression de son allocation d’écrivain.
Si le parquet de Paris a ouvert une enquête pour viol sur mineur, pour le moment, Gabriel Matzneff n’a pas encore été convoqué par les enquêteurs. L’enquête pourrait par ailleurs être classée sans suite étant donné qu’à ce jour, les faits dénoncés par Vanessa Springora sont prescrits, et qu’aucune autre victime n’a porté plainte contre l’auteur.
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