Le tribunal de Chester, en Angleterre, a entendu la défense de Benjamin Mendy, accusé de viols et d’agressions sexuelles par plusieurs femmes. Lundi 7 novembre 2022, pour la première fois, le champion du monde 2018 de football s’est exprimé à la barre et a de nouveau nié les faits qui lui sont reprochés.
Des déclarations relayées par le média spécialisé RMC Sport et le site anglais The Mirror.
L’ancien joueur de Manchester City accusé par six femmes
Benjamin Mendy a ainsi raconté comment la notoriété et son statut de joueur pour le club Manchester City, « l’une des meilleures équipes d’Europe » dit-il, lui auraient attiré, soudainement, les faveurs de beaucoup de femmes : « J’ai commencé à recevoir plein de messages sur Instagram. Je sais que je ne suis pas Brad Pitt et je sais que les femmes ne venaient pas vers moi pour ce à quoi je ressemble. »
Aujourd’hui, le joueur français est soupçonné de sept viols, d’une tentative de viol et d’une agression sexuelle sur six femmes différentes. Certains des viols décrits par les plaignantes auraient eu lieu le soir d’une fête chez Benjamin Mendy à Prestbury, dans le Cheshire, en août 2021. L’une d’elles avait 17 ans, et a témoigné au tribunal fin septembre. D’autres auraient eu lieu en octobre 2018.
S’il a reconnu parler de façon « directe » avec ces femmes, dans la vraie vie ou sur les réseaux sociaux, notamment sur le fait d’avoir une relation sexuelle avec elles, l’athlète a assuré respecter le consentement de celles-ci : « Quand une femme me disait ‘non’ je m’arrêtais. » Un caractère prévoyant qui diffère du portrait dressé par les procureurs en septembre 2022, qui décrivait Benjamin Mendy comme un « prédateur » qui « a fait de la poursuite des femmes à des fins sexuelles un jeu ».
Benjamin Mendy s’explique sur sa « panic room »
Lors de son passage en détention, du mois d’août 2021 à janvier 2022, il dit avoir cogité dans sa cellule : « J’ai pensé à la manière dont j’étais avec les femmes, sur la peur de perdre mon football, me souvenir pourquoi je suis venu dans ce pays. »
Accusé par le procureur Timothy Cray d’avoir mis en place un « système » rodé pour piéger et abuser des femmes qui se disent victimes de ses violences sexuelles, Benjamin Mendy est également revenu sur l’existence de sa « panic room », chambre verrouillée par un code à l’entrée et dans laquelle des plaignantes auraient été enfermées lors de relations sexuelles non consenties. Mais aussi sur la confiscation des téléphones de ses invitées.
Sur la « panic room » le joueur évincé de Manchester City depuis 2020 a expliqué devant le jury qu’il ne dormait pas toujours dans son propre lit, car sa maison comptait plusieurs chambres. Il a affirmé que l’accès à cette pièce était bien soumis à un code, mais que depuis l’intérieur, il suffisait de tourner la poignée pour s’en extraire.
Concernant les téléphones retirés aux invitées, il a affirmé qu’il les avait prévenues en amont en toute transparence et qu’il agissait ainsi car il ne les connaissait pas beaucoup, notamment afin de garantir la confidentialité de la soirée à laquelle participaient d’autres joueurs.
Ce mardi 8 novembre 2022, Benjamin Mendy va poursuivre sa défense à Chester. Il risque la prison à perpétuité. Son co-accusé Louis Saha Matturie, lui, nie six chefs de viol et trois chefs d’agression sexuelle concernant sept jeunes femmes.
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