Programmes Netflix épuisés ? Séries terminées ? Voici huit incontournables du cinéma américain, français ou italien, à visionner pour la beauté des images, pour la recette redoutable des films noirs d’époque, ou simplement pour la beauté des costumes.
C’est le moment de se plonger dans l’histoire du cinéma, et de découvrir ces vieux films qu’on n’a jamais pris le temps de regarder, ou de redécouvrir ceux qu’on a enterrés loin dans ses souvenirs d’enfance. Voici huit incontournables du cinéma américain, français ou italien, à visionner pour la beauté des images, pour la recette redoutable des films noirs d’époque, ou simplement pour la beauté des costumes.
Boulevard du crépuscule de Billy Wilder (1950)
Ce chef-d’oeuvre de Billy Wilder est souvent cité comme l’archétype du film noir, et pour cause, il en réunit tous les éléments clés : un héros solitaire, une femme fatale, une histoire d’emprise, le tout raconté en voix-off par le mort lui-même, qui plante le décor dans un Hollywood tyrannique en pleine ascension du cinéma parlant. William Holden y joue Joe Gillis, un scénariste pourchassé par des créanciers, qui se réfugie dans un vieux manoir de Sunset Boulevard qu’il pense désaffecté. Il y fait la rencontre de Norma Desmond (Gloria Swandon), icône déchue du cinéma muet qui noie son chagrin en rejouant ses meilleures scènes à l’infini dans cette bâtisse gothique figée dans le temps. Un film qui tacle le milieu hollywoodien et ses égos blessés, où l’on croise aussi Cecil B. DeMille dans son propre rôle de producteur tyrannique, dans les décors (réels) de la Paramount. Le tout servi par des prises de vues sublimes en noir et blanc.
Sunset Boulevard
© Silver Screen Collection/Getty Images
Femmes de George Cukor (1939)
À voir ne serait-ce que pour son casting, entièrement féminin, qui réunit Joan Crawford, Norma Shearer, Rosalind Russell, Paulette Goddard et Joan Fontaine, plus piquantes que jamais. Et pour la grande variété de costumes imaginés par Adrian, couturier star du Hollywood de l’époque, qui rappellent le travail d’Elsa Schiaparelli dans les années 1930. Notamment dans une scène de défilé de mode, la seule du film tournée en couleurs, irrésistible avec sa maitresse de cérémonie et ses décors en carton-pâte. Attention, époque oblige, le film est bourré de clichés misogynes qui provoquent plus d’un grincement de dents : une bande de femmes qui occupent leurs journées dans les salons d’un institut de beauté, où elles s’adonnent aux commérages et à des réflexions sur le mariage et l’adultère où l’homme est à peine mis en cause, et les femmes sommées de se battre pour son affection. Le propos a plus que vieilli, mais les actrices sont irrésistibles, et les dialogues excellents.
Femmes
© John Kobal Foundation/Getty Images
Les Diaboliques d’Henri-Georges Clouzot (1955)
Un incontournable du cinéma français, librement adapté du roman Celle qui n’était plus, de Boileau-Narcejac, et dont le tire fait référence au recueil de nouvelles de Jules Barbey d’Aurevilly, auquel Clouzot emprunte également la citation d’ouverture. Simone Signoret et Véra Clouzot y forment un tandem de femmes blessées face à l’infecte Michel Delassalle (Paul Meurisse), mari de l’une et amant de l’autre, et directeur d’une école privée où l’on aperçoit, parmi les élèves, un jeune Johnny Hallyday. D’abord ennemies, puis réunies dans leur haine mutuelle pour Delassalle, les deux femmes mettent au point un plan d’attaque visant à l’anéantir. L’histoire du film a été marquée par un tournage douloureux pour les acteurs, poussés dans leurs retranchements par un Clouzot perfectionniste jusqu’à l’obsession. Une tension qu’on lit dans le jeu des personnages, qui n’en est que plus efficace.
Les Diaboliques
© Filmsonor / Collection Christophel
La Panthère rose de Blake Edwards (1963-1982)
Le célèbre animal flegmatique apparait pour la première fois en 1963, au générique du film éponyme signé Blake Edwards. Dans ce premier volet des aventures de Jacques Clouzot, inspecteur de police excentrique et maladroit brillamment interprété par Peter Sellers, la panthère rose est le nom d’un bijou sur lequel il enquête. Le personnage de Clouzot y est encore relégué au second plan. C’est dans les épisodes suivants qu’il se révèle, plongeant un peu plus profond dans la maladresse et dans l’absurde, une tornade humaine tout en costumes grotesques qui pousse à bout ses supérieurs et dont le succès n’est que pur fruit du hasard, et d’une chance insolente. Si la série compte neuf films en tout, c’est dans les épisodes 2 à 7 que se révèle tout le génie de Peter Sellers.
La Panthère rose
© Collection Christophel
Qu’est-il arrivé à Baby Jane de Robert Aldrich (1962)
À voir absolument si on s’est laissé prendre par la première saison de Feud, la série de Ryan Murphy retraçant la rivalité entre Bette Davis et Joan Crawford, qui tient pour décor le tournage de Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?. Le film réunit ces deux monuments du cinéma hollywoodien dans un quasi huis-clos angoissant qui prend pour décor une vieille villa d’époque. Bette Davis y interprète Baby Jane Hudson, une ancienne enfant star devenue alcoolique, perdue dans les souvenirs de sa gloire passée. Joan Crawford tient le rôle de sa soeur, Blanche Hudson, dont la carrière d’actrice a de loin dépassé celle de sa cadette, clouée dans un fauteuil roulant suite à un accident de voiture. Entre haine, jalousie, secrets de famille et mauvais traitements, les deux femmes entretiennent une relation toxique qui ne va qu’en s’empirant, jusqu’à plonger dans l’horreur.
Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?
© Warner Brothers/Getty Images
Charade de Stanley Donen (1963)
Audrey Hepburn et Cary Grant forment un duo parfait dans le Paris des années 1960, entre le jardin des Champs-Élysées, le jardin du Palais-Royal, les vieux quais de métro et la Comédie Française. L’actrice joue Regina Lampert, une femme déterminée à divorcer qui, de retour d’un voyage, retrouve son appartement vide et apprend le décès de son mari. Avec l’aide de Peter Joshua, un homme rencontré lors de son voyage dont elle sait encore peu de choses, elle tente d’échapper à une bande de malfrats qui en veulent à son héritage, dont elle ignore tout. Mais l’identité de Joshua s’avère trouble. Une comédie policière irrésistible, servie par les décors du Paris d’une autre époque, par la complicité des deux acteurs et par les costumes d’Audrey Hepburn signée Hubert de Givenchy, d’une élégance folle.
Charade
© Stanley Donen Films / Collection ChristopheL
Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock (1954)
Là encore, une élégance rare dans les costumes, comme cette robe noir et blanche portée par Grace Kelly, signée la célèbre costumière Edith Head, dans laquelle on reconnait l’influence du New Look de Christian Dior. Surtout un film on ne peut plus à propos par les temps qui courent, où James Stewart joue Jeff Jefferies, un photo-reporter cloué chez lui dans un fauteuil roulant suite à une mauvaise chute. Enfermé dans son appartement, plombé par la chaleur estivale, l’homme commence à observer les allers et venues des habitants de l’immeuble d’en face. Rapidement, il soupçonne l’un d’entre eux de meurtre, et décide d’enquêter avec les moyens du bord. Un chef-d’oeuvre tourné à huis clos, avec un fantastique jeu de décor, qui parle d’intimité, de voyeurisme et de perversité.
Fenêtre sur cour
© Paramount Pictures/Sunset Boulevard/Corbis via Getty Images
Rocco et ses frères de Luchino Visconti (1961)
C’est l’un des plus beaux rôles d’Alain Delon, qui partage notamment l’affiche avec Renato Salvatori, Claudia Cardinale et Annie Girardot. Pour fuir la misère qui sévit dans l’Italie du sud de l’après-guerre, une mère et ses quatre fils s’exilent à Milan, chez l’ainé de la fratrie. Peu à peu, ils vont s’affranchir de cette mère protectrice, pour se construire des existences propres dans une ville qu’ils ne connaissent pas, où les vieilles tensions s’exacerbent. Une mise en scène sublime comme Visconti en a le secret, dans un film initiatique d’une rare beauté, sur fond de combats de boxe, d’histoires d’amour entrecroisées et de quête d’identité.
Rocco et ses frères
© Cocinor-Marceau / Collection ChristopheL via AFP
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