Puisqu’on n’échappe pas à cette étape de notre vie de femme, autant savoir ce qui nous attend. Et ce n’est pas forcément ce que l’on croit.
Avec Jacques Lansac et Patrice Lopes, professeurs de gynécologie et le Dr Alain Tamborini, gynécologue.
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Souvent abordé sous un angle négatif, ce vilain mot a de quoi faire peur. Pourtant, la ménopause est une étape importante de la vie des femmes autour de laquelle persiste de trop nombreuses zones d’ombre. On fait le point.
Elle fait le lit des infections urinaires
Vrai et faux. Chute hormonale, flore vaginale moins protectrice (car plus acide) et sécheresse vaginale sont autant de facteurs augmentant la fréquence des cystites à la ménopause. Mais cela arrive rarement aux femmes sous THM (traitement hormonal de la ménopause) ou œstrogènes par voie vaginale. Et celles qui utilisent des gels lubrifiants, qui boivent au moins 1,5 l d’eau par jour et qui font des cures de canneberge (jus ou compléments alimentaires) sont moins souvent touchées.
Impossible de se passer du traitement hormonal
Faux. L’arrêt du fonctionnement ovarien et des règles n’étant pas une pathologie, chaque femme choisit de prendre ou pas ce traitement, qui apporte la dose d’hormones dont elle est privée. Il a l’avantage de diminuer fortement les bouffées de chaleur (dans 95 % des cas) et les troubles de l’humeur, de favoriser la lubrification vaginale, la libido, le sommeil… Toutefois, pour celles qui le refusent ou dans certains cas de contre-indication comme le cancer du sein, des œstrogènes par voie vaginale (estriol, estradiol, à raison de deux applications par semaine) améliorent la qualité de la muqueuse vulvo-vaginale.
Sucre, attention danger !
Vrai et faux. Trop de sucre et de produits à index glycémique élevé augmentent la graisse abdominale. Et comme c’est justement là que se concentre la prise de poids à la ménopause, sous l’effet de la baisse hormonale, ce sont des aliments à éviter au maximum. Surtout après le repas de midi, les dépenses énergétiques étant réduites en fin de journée et encore plus la nuit !
Ménopause = ostéoporose
Vrai et faux. Passé la trentaine, la quantité d’os nouveau remplaçant l’os ancien diminue un peu chaque année. Durant les trois années post-ménopause, cela s’accélère : 3 à 5 % de notre capital osseux disparaît. En cause, le déficit en œstrogènes mais également l’hérédité, un faible poids ou un IMC trop bas, l’inactivité physique, une carence en calcium, etc. Même si toutes les femmes ne développent pas d’ostéoporose à cette période, le médecin peut prescrire une ostéodensitométrie lorsque des signes évocateurs apparaissent (perte de taille, tassement vertébral, dos voûté…)
Elle dégrade la mémoire
Faux. Elle ne détruit pas nos cellules neuronales. En revanche, les femmes ménopausées se plaignent souvent d’être moins performantes intellectuellement et d’avoir des trous de mémoire. La faute, là encore, à la baisse d’œstrogènes qui engendre parfois des défaillances de l’attention et de la concentration… et non un Alzheimer précoce !
Merci aux professeurs de gynécologie Jacques Lansac et Patrice Lopes, auteurs de « Questions sexo » (éd. eyrolles), et au Dr Alain Tamborini, gynécologue et auteur de « 800 questions au gynécologue » (éd. Marabout).
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