40 ans, et alors ? Avec son nouvel album, L’An 40, la chanteuse Jeanne Cherhal déconstruit les stéréotypes autour des femmes à cet âge pourtant si épanouissant à ses yeux.
Jeanne Cherhal a fait son grand retour avec un nouvel album. On ne parlera pas « d’album de la maturité » car, lorsqu’on a rencontré la chanteuse à l’occasion d’une interview, on s’est rendu compte à quel point il était important pour elle de déconstruire les stéréotypes. Avec L’An 40, Jeanne Cherhal évoque plutôt l’épanouissement et la joie qu’elle connaît toujours en ayant passé cette barrière des 40 ans. Ce disque lui permet de banaliser cet âge. Elle le normalise et rompt totalement avec les idées reçues… Celles qui évoquent un cap qu’il faudrait passer en atteingnant cet âge alors, qu’au final, on est qu’à la moitié de sa vie : « J’avais envie de parler de cet état de la quarantaine. C’est un âge que j’ai traversé l’année dernière. C’est un âge très épanouissant et très équilibrant. J’avais envie de transmettre cela. (…) La quarantaine, c’est le prolongement heureux de la vie » Il n’y a donc pas une vie avant et après 40 ans. A cet âge, notre existance suit son cours et l’image quelque peu oppressante et réductrice qu’on en avait avant n’a pas lieu d’être. Bien au contraire. A 40 ans, on est bien dans ses baskets et Jeanne Cherhal le rappelle avec beaucoup de poésie au sein de ce nouvel album.
Pourquoi la quarantaine est cible d’injonctions ?
Ce disque et cette rencontre enrichissante avec Jeanne Cherhal, cela a également été l’occasion de parler de ces injonctions imposées aux femmes à la quarantaine. En effet, si la chanteuse affirme qu’il s’agit d’un âge très épanouissant, certains diktats tentent encore aujourd’hui de nous oppresser : « Ce qui m’agace par exemple, c’est d’imaginer que pour certains, une femme n’a plus de désir. C’est une idée reçue qu’on peut avoir. Alors que c’est absolument faux. » Si la sexualité des femmes de cet âge est totalement faussée, elle implique aussi des injonctions qui ne s’accordent pas forcément avec leurs volontés individuelles. La maternité, par exemple, entre dans ces projets de vies qu’on tente d’imposer à une femme, comme s’il s’agissait d’une finalité devant s’appliquer à chacune. Il en est de même concernant le célibat. Jeanne Cherhal évoque un tabou à ce sujet. D’autant plus que cela inclut un sexisme indéniable car se poser des questions sur la non paternité d’un homme de 40 ans ou sur son célibat, c’est quelque chose qui n’arrive jamais.
Le problème étant aussi que même une mère de famille à 40 ans subira des remarques oppressantes, voir sexistes, car selon la société « Une femme si elle a un enfant, il va falloir qu’elle en fasse un deuxième. Si elle en a trois, le troisième elle l’a faite pour elle-même » explique la chanteuse pour dénoncer ces injonctions à la gent féminine. Selon elle, c’est comme si on avait toujours faux, et c’est bien dommage. Cette oppression subie à 40 ans s’implique donc à toutes les femmes sur divers sujets. C’est donc ainsi que la société est conditionnée, au plus grand regret de Jeanne Cherhal qui ne souhaite qu’une chose pour les femmes de 40 ans : qu’elles soient libres.
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