Selon une enquête du Guardian, 30% des noisettes du groupe italien Ferrero proviennent des fermes en Turquie, où travaillent de jeunes enfants.
Le Nutella, les Kinder Bueno ou encore les Ferrero Rocher font parti du quotidien des plus gourmands mais derrière ce tas de chocolat, se cache une vérité bien plus triste. Selon une enquête publiée le 20 décembre 2019 par le quotidien The Guardian, le groupe dissimulerait des conditions de travail déplorables et des enfants exploités.
Selon l’enquête, 30% de ses noisettes proviendraient de la Turquie où le travail des enfants serait une pratique banalisée. En 2018, le Centre pour les droits de l’enfant en Turquie avait recensé la mort de 67 enfants et d’adolescents sur le lieu de travail. Selon les documents gouvernementaux, en 2012, on comptait environ 900 000 enfants travailleurs en Turquie dont 11 300 âgés entre 6 à 14 ans.
Une traçabilité encore insuffisante
Face à l’ampleur de l’enquête, l’enseigne italienne a affiché une volonté de « tolérance zéro à l’égard de toute forme de violation des droits humains » auprès du Guardian. Mais à ce jour, il est impossible de tracer toutes les activités de l’enseigne italienne. Ferrero ne propose de tracer que 49% des noisettes utilisées dans ses produits. Pour 2020, le groupe a annoncé qu’il afficherait 100% de ses approvisionnements.
Pour rappel, Ferrero rapporte 1,6 milliard d’euros par an en Turquie, ce qui représente un tiers de la production turque de noisettes. « La racine du problème, c’est le prix que paie Ferrero pour ses noisettes. Notre campagne réclame à Ferrero de promouvoir un juste prix pour les noisettes en Turquie afin d’assurer aux travailleurs un revenu et éliminer le travail des enfants de sa chaîne de production », affirme un responsable de l’ONG WeMove Europe, qui a lancé une pétition en ligne contre l’exploitation des enfants.
Des enfants exploités à leur insu
L’âge légal pour travailler en Turquie est de 15 ans, mais dans les témoignages récoltés par le groupe de campagne britannique WeMove Europe et le Centre pour les droits de l’enfant en Turquie, visionnés par le Guardian, les enfants témoignent des conditions inacceptables de travail.
Dans la vidéo, la plupart des enfants affirment travailler sans équipement de sécurité, une enfant de 11 ans confie avoir des journées intenses de travail qui avoisinent les 12 heures, une autre fillette de 12 ans affirme récolter des noisettes depuis deux longues années. Les récoltes de noisettes sont ensuite revendues par les sociétés intermédiaires à Ferrero.
« Nous demandons à Ferrero de défendre un prix équitable pour les noisettes en Turquie afin de garantir aux travailleurs un revenu salarial et d’éliminer le travail des enfants tout au long de sa chaîne d’approvisionnement » affirme Guilio Carini, de l’ONG WeMove Europe.
L’enseigne italienne est la troisième plus grande entreprise chocolatière au monde, avec plus de 24 millions de Ferrero Rocher qui sortent chaque jour du site Alba, en Italie, surtout pendant la période des fêtes.
Voir aussi : Enfants stars : que sont-ils devenus ?
Votre navigateur ne peut pas afficher ce tag vidéo.
Source: Lire L’Article Complet