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90 % des femmes victimes de violences conjugales seraient satisfaites de l’accueil qui leur a été fait dans les commissariats et les gendarmeries, selon un audit dévoilé par le ministère de l’Intérieur. Un chiffre dénoncé par les associations, car jugé « extravagant ».

« Un bilan globalement positif ». C’est en ces termes que le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a présenté, le 13 février dernier, les résultats d’un audit sur l’accueil réservé aux femmes victimes de violences conjugales dans les commissariats et les gendarmeries. Cette étude, réalisée par les inspections générales de la police (IGPN) et de la gendarmerie nationale (IGGN), constituait l’une des mesures phares du Grenelle contre les violences conjugales.

Un chiffre « extravagant »

Selon cet audit, 90 % des femmes battues seraient satisfaites de leur prise en charge. Un chiffre jugé « extravagant », « pas très sérieux », voire « invraisemblable » par certaines associations, car il serait bien loin de la réalité du terrain. « On voit tous les jours des femmes que l’on doit accompagner parce qu’on n’a pas voulu prendre leur plainte, parce qu’on leur a dit de passer un autre jour », explique ainsi Marie Cervetti, directrice de l’association Une femme un toit, à franceinfo.

Ce sont notamment méthodes utilisées pour réaliser cette enquête qui sont pointées du doigt, car celle-ci elle a été menée auprès de 635 victimes, dans 40 sites de la police nationale et 411 unités de gendarmerie. « Si je compte bien, ça fait un peu moins de deux femmes qui ont été interrogées par commissariat, donc ça ne veut rien dire », analyse Marie Cervetti.

Le principe même de ses conclusions a également été remis en cause par certaines associations. « Quand bien même les femmes pourraient être encouragées à aller porter plainte par ses résultats, la question est de savoir ce que l’on fait des plaintes ensuite », souligne Madeline Da Silva, porte-parole du collectif féministe Nous Toutes, dans L’Express.

L’audit devrait se poursuivre et s’amplifier en 2020

L’étude souligne néanmoins la nécessité d’une amélioration de la prise en charge des femmes victimes de violences. Et pour cause : les résultats révèlent aussi que 60 % des victimes reçues par la police et 38 % par la gendarmerie ont déploré un manque d’information au cours de l’enquête. Une femme sur cinq déclare également n’avoir pas été orientée vers les associations d’aide aux victimes.

Cet audit devrait donc se poursuivre et s’amplifier en 2020. L’objectif ? Qu’il soit mené auprès de 600 commissariats et gendarmerie, et qu’au moins 2000 victimes soient sollicitées.

Pour rappel, 12 féminicides ont déjà été commis en France depuis le début de l’année 2020.

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