Diffusé ce dimanche 12 janvier sur France 5, le documentaire « Élysée : neuf femmes aux marches du palais » s’intéressait au statut de Première dame, avec des témoignages inédits de celles qui ont rempli ce rôle à la tête de l’État. En plus de la pression du pouvoir, certaines, à l’instar de Danielle Mitterrand, ont dû supporter les infidélités de leur mari.
À l’instar de Bernadette Chirac, Danielle Mitterrand a joué un rôle fondamental lorsqu’elle était Première dame. Elle a en effet profité de ce statut privilégié pour défendre des causes qui lui tenaient à cœur. Même si certains de ses engagements, comme celui pour le peuple kurde, vont lui coûter cher… Lors de ses années passées à l’Élysée, Danielle Mitterrand doit supporter les infidélités et liaisons de son mari. Il arrive fréquemment à François Mitterrand de quitter le 55 rue du Faubourg Saint-Honoré pour retrouver sa famille « cachée », qui se compose d’Anne et de Mazarine Pingeot. Si à l’époque, les Français ignoraient tout de cette double vie, l’ancienne Première dame, elle, n’était pas dupe.« Vous dites : ‘la naissance de Mazarine n’a été ni une découverte, ni un drame pour moi, je l’ai assumé’. Qu’est-ce que ça veut dire assumer ? », demande Bernard Pivot, qui reçoit l’épouse de François Mitterrand dans l’une de ses émissions. La réponse ne se fait point attendre : « Ça fait partie de notre art de vivre, de notre façon de vivre à François et à moi », confie l’ancienne Première dame.
Danielle Mitterrand va même plus loin en « justifiant » les infidélités et la double vie de son mari : « Quand on s’aime profondément, on peut avoir des amours partagées. Il peut y avoir aussi des enfants nés de ces amours partagés », explique-t-elle, pudique, face à Bernard Pivot. Pour l’historienne Joëlle Chevé, qui témoigne dans le documentaire Élysée : neuf femmes aux marches du palais, Danielle Mitterrand a vécu cette naissance révélée au grand jour comme « un coup de poignard » : « Pour elle, ça a été un coup de poignard. Il donnait un coup de canif au contrat qu’ils avaient entre eux, c’est-à-dire ‘je ne dis rien, tu ne dis rien’. Pour elle, c’est quand même une trahison », analyse l’historienne. Une trahison à laquelle elle va faire face avec beaucoup de dignité, puisque lors des obsèques de François Mitterrand, célébrées le 11 janvier 1996, ses deux familles, l’une officielle, l’autre officieuse, se côtoient. Comme un symbole.
Crédits photos : Capture d’écran France 5
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