Au lendemain de la condamnation de Nicolas Sarkozy pour corruption et trafic d’influence, l’avocat Gilles-William Goldnadel a fait part de sa stupéfaction sur le plateau de l’émission Punchline sur CNews, ce mercredi 3 mars.
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Nicolas Sarkozy
Gilles-William Goldnadel
Le jugement du tribunal correctionnel de Paris a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Nicolas Sarkozy a été condamné, ce mardi 2 mars, à trois ans de prison, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence. Une condamnation sans précédent dans l’histoire de la Ve République : c’est la première fois qu’un ancien chef de l’État est condamné pour des faits de corruption. Alors que le principal intéressé, à qui le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a apporté son « soutien amical », a fait appel de cette décision historique, Gilles-William Goldnadel a exprimé son incompréhension sur le plateau de Punchline, sur CNews, ce mercredi 3 mars. Selon l’avocat, « les écoutes entre un avocat et son client seront condamnées par la Cour européenne des droits de l’homme ».
Pour rappel, l’affaire a pris son origine en 2013, quand Nicolas Sarkozy a été placé sur écoutes dans le cadre d’un dossier sur le financement de sa campagne victorieuse en 2007. Les juges ont alors découvert que l’ancien locataire de l’Élysée communiquait avec son avocat, Thierry Herzog, sur une ligne téléphonique secrète. Ces écoutes ont alors permis de découvrir un supposé « pacte de corruption » entre Nicolas Sarkozy, son conseil et Gilbert Azibert, prétendant à un poste prestigieux à Monaco en échange d’informations confidentielles liées à l’affaire Bettencourt. Selon Gilles-William Goldnadel, « la France sera condamnée ». « Sur le dossier, c’était le plus emmerdant, je l’ai toujours dit. On pouvait avoir une spéculation intellectuelle sur la conversation mais les écoutes sont une monstruosité judiciaire et morale », estime l’avocat. Et d’ajouter, sans détour : « C’est comme si vous mettiez un micro dans un confessionnal ! »
« Il y a quand même un petit écart »
Au cours de son intervention, Gilles-William Goldnadel a fait un parallèle entre l’affaire impliquant Nicolas Sarkozy, toujours présumé innocent, et une précédente polémique concernant l’ancien ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas. « J’attire votre attention, par comparaison, sur le fait que Mr Urvoas, garde des Sceaux de Mr Hollande, pour avoir fourni des renseignements à Thierry Solère pour ne pas le nommer, a pris deux mois avec sursis. » L’avocat fait référence à la condamnation de Jean-Jacques Urvoas à un mois de prison (et non deux) avec sursis et 5 000 euros d’amende pour « violation du secret professionnel » par la Cour de justice de la République (CJR) pour avoir transmis à Thierry Solère, alors député LR, des éléments d’une enquête pour fraude fiscale et trafic d’influence le visant, en mai 2017. L’ancien ministre socialiste s’était défendu en affirmant « qu’aucun texte » ne contraignait un garde des Sceaux au respect du secret. Pour Gilles-William Goldnadel, entre la condamnation de Nicolas Sarkozy et celle de Jean-Jacques Urvoas, « il y a quand même un petit écart ! ».
Article écrit avec la collaboration de 6Medias.
Crédits photos : Capture d’écran CNews
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