Trompée par ses propres émotions. Selon le documentaire Face à face pour l’Élysée, récemment diffusé sur LCP, Ségolène Royal a, sans le vouloir, contribué à la victoire présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

A propos de

  1. Nicolas Sarkozy

  2. Ségolène Royal

Dix ans avant le duel de Marine Le Pen et Emmanuel Macron, il y avait le débat opposant Ségolène Royal à Nicolas Sarkozy. « Il y a des colères qui sont parfaitement saines », a si fameusement lancé l’ex-ministre sur le plateau du débat d’entre-deux tours le 2 mai 2007. Mais la suite de l’élection présidentielle lui a prouvé le contraire. En haussant le ton en faveur des droits des enfants en situation de handicap, l’ex-compagne de François Hollande a poussé un peu plus l’ancien maire de Neuilly vers les portes de l’Élysée. « Le cadeau incroyable qu’elle lui fait ! », décrypte le politologue Roland Cayrol dans le documentaire Face à face pour l’Élysée, récemment diffusé sur LCP.

Et pour cause, lorsqu’elle a brandi le doigt et plaidé la nécessité d’extérioriser sa frustration, Ségolène Royal a permis à son adversaire de se délester de cette image d’« énervé permanent qui ne tient pas en place, qui change d’idée toutes les cinq minutes », tel qu’il a pu être décrit par la presse de gauche. « Pour être président, il faut être calme », a d’ailleurs répondu Nicolas Sarkozy, d’un ton serein. « Pas quand il y a des injustices », a répliqué son interlocutrice. Mais son engagement a fait un flop. « C’est elle qui lui explique qu’elle a une saine colère et qu’elle en aura quand elle sera au pouvoir », a poursuivi Roland Cayrol. Un « renversement d’image » qui serait justifié par le sexisme, selon l’intéressée.

Une défaite amère

Ségolène Royal a défendu ses convictions avec ferveur. Un acte qui lui aurait été reproché uniquement en raison de son sexe. « Quand un homme a des convictions (…) il est puissant, il les défend avec force », a-t-elle précisé dans Face à face pour l’Élysée. Dans cette ambiance glaciale d’entre-deux tours, elle aurait même été la cible d’une manigance de Patrick Poivre d’Arvor. Explications. Alors que Nicolas Sarkozy avait pour tâche d’ouvrir le débat, l’animateur a préféré donner lui donner la parole. « Il y a une petite technique de déstabilisation, je ne sais pas si elle avait été concoctée avec Nicolas Sarkozy (…) il y a eu ce petit micmac à ce moment là », regrette Ségolène Royal. Coup bas ou non, la socialiste n’oublie pas sa défaite : Nicolas Sarkozy est sorti vainqueur du débat et permet à l’UMP de remporter le scrutin.

Crédits photos : Capture LCP

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