Le professeur Philippe Juvin, le chef du service des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou à Paris, a raconté dans C à vous une de ses rencontres avec Agnès Buzyn. Alors ministre de la Santé, elle l’aurait rassuré sur le stock de masques pour faire face au Covid-19.
Depuis le début de la crise sanitaire, c’est un problème qui n’a cessé de revenir sur le table : le manque de masques chirurgicaux et FFP2. Chef du service des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou à Paris, le professeur Philippe Juvin s’est exprimé ce mercredi 13 mai dans C à vous sur le « gâchis » des masques détruits au cours des dernières années. Il a également fait une déclaration fracassante sur Agnès Buzyn : si sa gestion de la crise du coronavirus avait été défendue par Emmanuel Macron, le médecin s’est montré beaucoup plus critique. Il a raconté à Anne-Elisabeth Lemoine le jour où il a croisé le chemin de celle qui était alors encore ministre de la Santé. C’était au moment où un premier cas de Covid-19 avait été identifié en France. « Je croise Agnès Buzyn fin janvier, après le premier patient, puisque le premier patient est passé dans mon service, a confié Philippe Juvin. Je lui pose la question des masques et elle me dit : “Non non, pas de problème, tout va bien, nous en avons d’avance.” »
Philippe Juvin dénonce le niveau des conseillers d’Etat
Malheureusement, comme l’ont montré les récents événements, il n’y en avait à l’évidence pas assez. Philippe Juvin a expliqué que lui et ses équipes avaient réussi à s’en sortir malgré tout : « Nous, à l’hôpital Pompidou, on a eu plutôt de la chance. On a fait très attention aux masques, on a eu une attitude extrêmement économe. Il n’y a pas eu de moment où il n’y en a pas eu du tout. En revanche, les médecins de ville, les dentistes – le dentiste, c’est celui qui est le plus proche de la gorge, là où il y a le plus de virus -, les gens dans les Ehpad… Tous ces gens-là étaient totalement dépourvus. Donc c’est une faillite, une faillite totale. » Pour le professeur parisien, il n’y a pas forcément eu de mensonge sur l’état des stocks de masques : « Je pense que c’est de la nonchalance. Je pense qu’il y a un problème de niveau général, pardon ! Des conseillers des ministres, de l’Etat en général… On a un niveau moyen qui fait qu’on s’est mal préparés à la guerre », a-t-il critiqué. Le chef de service a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme : « Ce qui nous est arrivé là peu de nouveau nous arriver, a-t-il prévenu. Il faut à la fois des stocks stratégiques et une capacité de production locale. » Tirer des enseignement de la crise, en somme.
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