Alors que les élections législatives arrivent à grands pas, le président de la République Emmanuel Macron semble en retrait depuis sa réélection le 24 avril dernier. À tel point que beaucoup de politiques paraissent circonspects face à lui.
L’euphorie de sa réélection le 24 avril dernier est retombée très vite. Emmanuel Macron le sait, il bénéficie de beaucoup moins d’enthousiasme qu’en 2017 et sa seconde victoire face à l’extrême droite laisse un goût amer chez bon nombre de Français et même de responsables politiques. Depuis plus d’un mois, le pays semble presqu’en attente. La nomination d’Elisabeth Borne a été longue à venir, l’annonce de la composition du gouvernement a, elle aussi, pris beaucoup de temps. Et depuis le 20 mai, le chef de l’État s’est peu exprimé. Un peu comme s’il attendait les élections législatives pour enfin lancer son deuxième quinquennat ? Ce constat semble déranger la classe politique. « C’est presque du jamais-vu. Il n’y a pas de message passé par le gouvernement. Il n’y a pas d’action susceptible de créer de la mobilisation. On est dans une impression de “beurre mou” », explique le politologue Frédéric Dabi, directeur de l’institut de sondages IFOP au quotidien Le Monde.
L’opposition s’étonne de la position du chef de l’État
Julien Aubert, député Les Républicains du Vaucluse trouve « Emmanuel Macron particulièrement peu imaginatif. Il ne sait pas où il veut aller ». Mais le plus virulent reste Jean-Luc Mélenchon, le leader du mouvement Nupes (Nouvelle Union populaire, écologique et sociale) : « Il y a peut-être de l’épuisement [lié à la campagne présidentielle] et de la sidération car rien ne fonctionne, comme nous [la gauche] en 1983 », avant d’ajouter : « Tout le monde a une couche de terreau, pas deux. Peut-être ne s’attendait-il pas à tomber sur un os comme moi ! »
La majorité tempère
Gilles Le Gendre, député de Paris pour le parti présidentiel, tempère les reproches de l’opposition : « Pour gagner les élections législatives, on ne peut pas refaire une campagne nationale. Se lancer dans du tonitruant et du spectaculaire, ce serait rendre service aux uns en pénalisant les autres », explique-t-il toujours au Monde, tout en admettant que « les gens veulent de l’action. » Pour le sénateur de la Côte-d’Or François Patriat (LRM), le constat est simple : « En fin de compte le président est bloqué par les législatives, c’est ce qui donne ce faux rythme ».
Article écrit en collaboration avec 6Médias
Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage
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