Sorti du Rassemblement National en 2017, Florian Philippot se fait porte-parole des antivaccins, porteur d’un mouvement pour “la liberté”. Un soutien à des électeurs potentiels, qui le lui ont très peu rendu.
Confinement, déconfinement, couvre-feu, port du masque, vaccin… Les mesures du gouvernement s’enchaînent face à la recrudescence du coronavirus. Quand le Covid prend le dessus, les mesures tombent, quand la contamination diminue, elle entraîne, avec elle, la levée des restrictions. Mais l’action gouvernementale suscite aussi de nombreuses réactions, et parmi elles, des oppositions. C’est le cas de Florian Philippot, président du parti Les Patriotes et ancien vice-président du Rassemblement national. Lui est contre l’incitation vaccinale, et depuis plusieurs semaines semble porté par la vague des manifestations anti-pass sanitaire et obligation vaccinale pour les soignants. En s’ajustant aux propos des manifestants, Florian Phillipot espèrerait séduire après la cuisante défaite des dernières élections régionales. Et, ce mercredi 4 août dans Le Point, le maire de Béziers, Robert Menard, explique sa démarche populiste par “un goût de revanche.”
Dans les colonnes du journal, Robert Menard dépeint le portrait du président des Patriotes : “Comme je le sais intelligent, je ne lui crois pas l’ombre d’un début de bonne foi dans cette affaire-là.” Selon le maire de la ville située dans L’Hérault , Florian Philippot “a su, dès le début, incarner le camp des plus radicaux.” Fortement médiatisé depuis la crise de Gilets Jaunes – dont il s’était fait, là aussi le soutien – Florian Philippot à désormais une nouvelle cible dans son viseur : détruire ce qu’il nomme, l’”oligarchie covidiste.” Robert Menard analyse le jeu politique de l’ancien RN : “Il a compris quelque chose d’essentiel, c’est que le discours anti-tout fonctionne dans ce pays. Il a saisi qu’il y avait des anti-politiques, (…) et maintenant des anti-professeurs et des anti-médecins. Ils se sont tellement répandus sur tous les plateaux pour dire des choses contradictoires qu’ils sont aujourd’hui décrédibilisés.” En bref : “Florian Philippot surfe là-dessus”, estime le maire de Béziers.
Mais le courant de cette vague ne le porte jamais haut dans les élections. Depuis sa sortie du RN en septembre 2017, Florian Philippot rame dans les suffrages. Si en 2015, lors des élections régionales, le candidat réussissait à cumuler 36,08 % des voix du Grand-Est, pour ces même élections, sous l’étiquette de son parti Les Patriotes, le presque quarantenaire patauge à 6,95% des voix en 2021. Alors, Florian Philippot attend beaucoup de ce mouvement antivax pour lequel il prend parti. Candidat à l’élection présidentielle 2022, il espérerait bien en soutenant ce mouvement, obtenir quelques voix supplémentaires.
Mensonges ou convaincu ?
L’ex-numéro 2 du RN continue pour cela à apparaître dans les médias et à accuser les mesures prises par le gouvernement de tous les noms. Des “mesures stalinitaires” à la “dérive tyrannique”, Florian Philippot livrait début juillet, le “J’accuse” de l’antivax sur la place du Trocadéro à Paris. Quelques jours plus tard sur BFMTV, Robert Menard s’était déjà emporté sur le soutien politique qu’apportait Florian Philippot au mouvement. “Juste ils sont barjots ! [François Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot NDLR] (…) Parce que je les connais tous les trois figurez-vous, et je crois qu’ils sont suffisamment intelligents pour savoir que ce qu’ils disent sont des mensonges”, expliquait le maire de Béziers.
Article écrit avec la collaboration de 6Medias
Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage
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