Celui qui vient d’être nommé commissaire européen a sorti en 1984 un best-seller écrit à quatre mains. Problème, il n’en serait pas du tout l’auteur. Explications.
Thierry Breton a le CV parfait. Dirigeant de grandes entreprises telles Bull dans les années 90 ou France Télécom dans les années 2000, ministre de l’économie et des finances du gouvernement Raffarin 3, enseignant à Harvard… Logique qu’Emmanuel Macron ait proposé cet homme de 64 ans le poste de membre de la Commission Européenne chargé de la politique industrielle, du marché intérieur, du numérique, de la défense et de l’espace. Un poste qu’il occupe depuis ce 1er décembre 2019.
Mais une petite ombre persiste au tableau. Une ligne du CV difficile à effacer. Retour en 1984. Thierry Breton publie alors son premier livre, un thriller technologique intitulé « Softwar », avec un jeune écrivain, Denis Beneich. Le roman est un best-seller. Thierry Breton, qui en a brillamment assuré la promotion, devient célèbre comme écrivain de science-fiction. Problème : » Thierry n’a pas écrit une seule ligne de ce roman. Il en a eu l’idée, mais ni le scénario ni l’écriture ne sont de lui« , révélera dix-huit ans plus tard dans L’Express Denis Beneich.
Les deux hommes sont fâchés. Thierry Breton écrira par la suite d’autres livres, et bâtira sa légende d’écrivain devenu redresseur d’entreprises. Interrogé en 2002 par L’Expansion sur ce fâcheux épisode, le dirigeant revendiquait l’idée du livre, affirmait avoir partagé la réalisation du scénario avec son coauteur, mais admettait finalement que, » pour l’essentiel, c’est Beneich qui (avait) tenu la plume « . Faute avouée…
Crédits photos : Monasse Thierry/ANDBZ/ABACA
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