Il n’y a pas d’âge, ni besoin d’une bravoure hors du commun, pour sauter le pas. En se donnant les moyens de réaliser leur rêve, ces intrépides ont embelli leur quotidien et même donné plus de sens à leur vie.

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« Découvrir Paris en haut d’une grue »: Anne, 67 ans

J’adore l’altitude, les sensations fortes, l’adrénaline qu’elle procure. Plus jeune, j’ai fait beaucoup de montagne. J’ai toujours été fascinée par les grues mais j’avais renoncé à y monter car les chantiers sont interdits au public. Grâce à l’association « Rêves de seniors » , j’ai finalement pu concrétiser ce souhait dans un chantier parisien. Equipée d’un casque, d’un gilet et de bottes, j’ai d’abord emprunté une échelle d’une dizaine de mètres, accompagnée du grutier. Nous avons ensuite pris le minuscule ascenseur puis une dernière échelle d’environ 5 mètres pour grimper jusqu’à la cabine. Là-haut, à 58 mètres de hauteur, j’ai découvert un panorama époustouflant sur Paris. Chérif, le grutier, m’a expliqué son métier, très technique et dangereux, même si, heureusement, ce jour là, il n’y avait pas trop de vent… J’aime me tester, voir jusqu’où je peux aller. Réaliser un rêve comme celui-ci, ça me galvanise, ça me stimule. Le prochain, ce serait de me rendre au camp de base de l’Everest!

« Traverser les portes du temps »: Arnaud, 47 ans

Passionné de l’époque médiévale et d’histoire en général, j’ai toujours aimé les jeux de rôle grandeur nature. Il y a dix ans, j’ai décidé d’en faire mon métier* pour vivre mon rêve en travaillant. Je conçois des aventures clé en main, des scénarios sur mesure, souvent des quêtes à la Roi Arthur, des histoires de seigneurs et de chevaliers… En tant que maître du jeu, j’interprète des rôles hauts en couleur avec des costumes médiévaux: je suis parfois un chevalier qui tend une embuscade, un brigand qui dérobe la dot de la mariée ou bien le passeur de la Baie du Mont Saint-Michel, qui parle en vieux françois… Le Moyen-Age, c’est une période très riche: il y a tout un bestiaire fantastique, une gastronomie, des héros légendaires… J’aime m’évader du quotidien, traverser les portes du temps, rêver que je vis à une autre époque, mais aussi faire vibrer les autres en les entraînant dans mes aventures. ; *gnome-prod.fr

« Faire de la voltige malgré mon handicap »: Dorine, 47 ans

Mon père rêvait d’être pilote et il m’a transmis sa passion. A 16 ans, j’ai été la seule survivante d’un crash d’avion qui m’a rendue paraplégique mais je n’ai jamais renoncé à mon rêve. Tout le monde me disait que je n’y arriverais jamais. Pourtant, cet accident a renforcé ma détermination. Pour moi, être pilote, c’est aussi un état d’esprit: l’entraide, la solidarité, la capacité à rebondir et à se relever d’une tragédie. A 20 ans, j’ai obtenu mon brevet de pilote amateur; à 29 ans, j’ai réussi, avec d’autres, à faire changer la loi pour que les personnes handicapées puissent devenir pilotes professionnels; à 40 ans, je suis devenue la première femme paraplégique à faire une présentation de voltige aérienne au Bourget. Faire de la voltige, c’est comme danser dans le ciel: il faut faire corps avec la machine. Là-haut, j’oublie mon handicap, je suis tellement heureuse de vivre ma passion. Mon fauteuil roulant ne dit rien de mon identité; ce sont mes rêves qui révèlent ma personnalité. Au fil de ma vie, je les ai enrichis. J’ai écrit un livre* et créé une association** pour former les personnes handicapées à la pratique de la voltige aérienne. ; *« Du crash à la voltige », Dorine Bourneton, Robert Laffont, 2021; **associationdorinebourneton.com

« Jouer au football entre mamies! »: Marie-France, 58 ans

L’an passé, nous avons organisé le tout premier match international de football féminin senior à Saint-Etienne: face aux « mamies foot » sud-africaines, nous étions une quinzaine de joueuses, âgées de 57 à 84 ans. Elles nous ont battues à plate couture! Au sein de notre association*, on organise des tournois dans toute la France, on s’entraîne régulièrement entre footballeuses de la même région. On va aussi créer des stages pour les débutantes senior. Je souffre depuis longtemps de fibromyalgie: avant, je n’arrivais pas à marcher 100 mètres; maintenant, je repousse mes limites, je peux courir beaucoup plus longtemps. Je n’avais pas imaginé faire du foot un jour, mais depuis, j’ai l’impression de vivre un rêve: j’ose plus, je suis sortie de ma coquille, je rencontre beaucoup de gens… Notre prochain projet un peu fou, c’est de nous envoler pour l’Afrique du Sud pour le match retour des « Soccer Grannies ». *footeuses-a-tout-age.fr

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