LOVE STORY – L’idylle entre Simone Signoret, née le 25 mars 1921, et Yves Montand voit le jour au mois d’août 1949, dans la commune de Saint-Paul de Vence (Alpes-Maritimes). Le coup de foudre est immédiat. Après leur rencontre, les deux artistes, bien que différents, décident de ne plus se quitter. Leur histoire, passionnelle, va durer plus de trente ans.

Comme c’est le cas pour beaucoup, leur histoire débute par un coup de foudre. Pour comprendre les prémices de ce couple à la fois mythique et singulier, il faut remonter le temps. Nous voilà plongés au coeur de l’été 1949, sous le soleil radieux de Saint-Paul de Vence, une commune des Alpes-Maritimes très appréciée des artistes. Preuve en est, plusieurs grands noms, Marc Chagall ou Henri Matisse pour ne citer qu’eux, s’y établissent en leur temps. C’est aussi là-bas que Simone Signoret, née un 25 mars, et Yves Montand, qui est en pleine tournée sur La Côte d’Azur, font connaissance. La rencontre précise a lieu à l’hôtel-restaurant La Colombe d’Or, une étape obligée lorsqu’on séjourne dans ce village. L’écrivain Jacques Prévert, qui a lui aussi ses habitudes dans ce troquet, joue les entremetteurs.

Entre la bourgeoise parisienne et le séducteur marseillais, c’est le choc des cultures. Yves Montand, qui sait y faire avec les femmes, tombe aussitôt sous le charme de l’actrice à la voix grave. Mais à l’époque, cette dernière est déjà engagée. Elle est en effet mariée au réalisateur Yves Allégret, resté à Paris, avec lequel elle a une fille, Catherine, qui l’accompagne lors de ses vacances estivales à Saint-Paul de Vence. Les jours suivant leur rencontre, Simone Signoret est curieuse de voir ce qu’Yves Montand donne sur scène. « En quatre jours, il s’est passé une chose fulgurante, indiscrète et irréversible« , confiera-t-elle plus tard. C’est alors le début d’une grande histoire d’amour, qui va durer trois décennies…

Simone Signoret plaque tout pour Yves Montand

Séduite par ce beau brun d’origine italienne, Simone Signoret prend une décision radicale. Pour lui, elle lâche tout : son mariage, son foyer… Le divorce avec Yves Allégret traîne, mais la comédienne se consacre corps et âme à sa nouvelle idylle. Elle essaie d’avoir un enfant, en vain. Après deux fausses couches, Simone Signoret renonce à l’idée de devenir mère une seconde fois. Le couple emménage Place Dauphine à Paris. Leur nid douillet, rebaptisé « La Roulotte », « accueille les nombreux amis de gauche pour faire la fête et refaire le monde« , note La Croix dans un article qui leur est consacré en 2021. Là-bas, le couple mène une vie de bourgeois-bohème, qui continuera dans leur maison normande d’Autheuil-Authouillet (Eure).

Deux ans après leur rencontre, les deux artistes retournent à Saint-Paul de Vence, cette fois pour concrétiser leur amour. Simone Signoret et Yves Montand se marient le 22 décembre 1951. À la cérémonie, Jacques Prévert, qui est à l’origine de leur rencontre, est naturellement présent. Après leur union, Simone Signoret et Yves Montand gardent un attachement particulier à cette commune des Alpes-Maritimes, théâtre de leur rapprochement. Pendant plus de trente ans, ils y retournent prendre le soleil, plusieurs fois par an. Dans les années 1980, le chanteur, qui ne se lasse visiblement pas d’y faire un saut, y acquiert une petite maison, « au pied des remparts du village« , comme le rappellent nos confrères de France télévisions.

Un couple engagé

S’ils n’ont rien en commun à première vue, Simone Signoret et Yves Montand sont des artistes engagés. Bien des fois, ces deux intellectuels utiliseront leur notoriété pour servir des causes qui leur tiennent à coeur. Ensemble, ils se réunissent autour de nombreux combats : « contre l’arme nucléaire, le maccarthysme, pour l’indépendance de l’Algérie, les réfugiés chiliens, SOS Racisme… mais aussi contre les horreurs du bloc soviétique« , rappelle La Croix. L’engagement de Simone Signoret se ressent aussi au travers des rôles qu’elle choisit. En 1970, elle joue d’ailleurs au côté de son mari dans L’Aveu de Costa-Gavras. Ensemble, c’est tout.

Une histoire d’amour… et de sacrifices

Les années passent et Simone Signoret ne semble vivre que pour cette relation fusionnelle. Elle assiste à tous les concerts de sa moitié, quitte à parfois délaisser sa propre carrière d’actrice. « Une vie conjugale se construit sur des bases solides et c’est une loi de la nature : l’homme domine, la femme se soumet« , reconnaît l’actrice, dans des propos qui feraient bondir n’importe quelle féministe, cités par nos confrères de La Croix en 2021. « Je n’ai jamais été autre chose que sa groupie. Et j’en suis très fière. » Un mode de vie clairement assumé.

Cet amour inconditionnel, elle le vit au détriment de sa carrière, mais aussi de sa vie de mère. Sa fille Catherine peine en effet à trouver sa place au milieu de ces deux fortes personnalités. « (Ma mère, ndlr) était proche de tous les désespérés du monde mais elle ne voyait pas toujours mon désarroi, là, juste à côté d’elle« , confie Catherine Allégret à Gala en 2013. « Quand j’avais un grand moment de solitude, j’allais enfouir mon nez dans son manteau de loutre pour respirer son parfum« , se souvient celle qui a été séparée de son père très jeune.

Un trio amoureux avec Marylin Monroe

Simone Signoret est une actrice qui détonne. Contrairement à d’autres de ses consoeurs plus lisses, elle fume et boit en public. Mariée à un homme volage, elle demeure fidèle. Des conquêtes, lui en a eu plusieurs, mais il y en a une qui retient l’attention du public. « Un jour de l’hiver 1960, une femme vous l’a piqué votre bonhomme. Ça n’était pas la première fois et ça ne sera pas la dernière. Mais cette fois-là, il y eut des photos puisque la femme en question s’appelait Marilyn Monroe« , relate Rebecca Manzoni, dans une lettre adressée à Simone Signoret, lue sur les ondes de France inter en 2015. Et de poursuivre : « J’ai en tête une image où Marilyn se tient derrière votre mari, sur une banquette de bistrot, la bouche en coeur et les tétons en avant. Plus offensive que ça, tu meurs. Et vous êtes là, pas dupe, observant Montand avec un sourire amusé, quand n’importe qui lui aurait arraché les yeux à lui et à sa blonde. »

Cette année-là, Simone Signoret est au sommet de la gloire. Elle vient de remporter l’Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans Les chemins de la haute ville de Jack Clayton et s’apprête à mettre le cap sur l’Italie. De son côté, Arthur Miller, le mari de Marilyn Monroe, doit lui aussi partir à l’étranger. Simone Signoret est loin et ne peut garder un oeil sur son mari. Bien que folle amoureuse, elle n’est pas naïve. Elle sait que, dans son dos, Yves Montand et Marilyn Monroe, qui partagent l’affiche dans Le milliardaire, se rapprochent. Pourtant, elle pardonne à son époux ses incartades : « Je ne peux pas me permettre de juger ce qui a pu se passer entre un homme, mon mari et une femme, ma copine, qui travaillaient ensemble, vivaient sous le même toit et par conséquent partageaient leur solitude, leurs angoisses et leurs souvenirs d’enfants pauvres« , confie-t-elle à l’époque, persuadée que « ces choses arrivent partout« . De son côté, Yves Montand n’envisage pas une seconde de rompre. « C’est bien simple, je ne peux pas vivre sans Simone. C’est une femme exceptionnelle« , déclare-t-il, dans des propos rapportés par Paris Match. Le couple, qui n’en est pas à son premier coup dur, tient bon.

Après l’amour, la déchéance

Si elle tente de faire bonne figure, Simone Signoret souffre. Sans doute plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Alors que les crises dans le couple sont de plus en plus fréquentes, l’actrice fume cigarette sur cigarette et se réfugie dans l’alcool. L’écriture, à laquelle elle consacre de plus en plus de temps, semble aussi l’aider. « À partir du moment où elle découvre à quel point elle a été trahie, et trahie publiquement, Simone Signoret poursuit sa vie dans une forme de déchéance« , explique Gérard Miller, voix-off du documentaire Signoret et Montand, Monroe et Miller : deux couples à Hollywood, sur Europe 1 en 2020. Après la liaison d’Yves Montand avec la blonde plantureuse hollywoodienne, la Française aurait en effet fait « le deuil de sa féminité« .

C’est ce que révèle son petit-fils Benjamin Castaldi, auprès de Gala, en 2021 : « Une part de ma grand-mère est morte à cause de cette liaison. C’est ce qui a amorcé son déclin physique. Elle a eu un immense chagrin. Elle était une cocue mondiale. Elle avait trop d’orgueil et d’assurance peut-être pour imaginer que ça lui tombe dessus mais les photos où on les voit tous les trois sont parlantes. Simone est là, un peu collet monté et en face d’elle arrive une bombe ultradécolleté. Elle a vu son impuissance et ça lui est resté« , assure l’ex de Flavie Flament. Pour autant, leur complicité semble intacte. « Ils s’engueulaient tout le temps mais, chose curieuse, n’étaient jamais fâchés« , observe leur ami Georges Cravenne, selon des propos rapportés par La Croix. Le 30 septembre 1985, Simone Signoret succombe à un cancer du pancréas, à l’âge de 64 ans. Yves Montand la rejoint six ans plus tard, au cimetière du Père Lachaise à Paris, où ils sont tous les deux inhumés. Et réunis pour l’éternité.

Crédits photos : @BESTIMAGE / DIRECTION ARTISTIQUE GALA

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