Ségolène Royal n’est officiellement plus ambassadrice des pôles depuis la publication d’un décret au Journal officiel ce samedi. Mais la guerre continue entre le gouvernement et la femme politique, qui se prépare à l’élection présidentielle de 2022.

Elle aura tenu deux ans et demi! On le savait depuis près de deux semaines, mais c’est désormais officiel: Ségolène Royal n’est plus ambassadrice des pôles. Le décret mettant fin aux fonctions de l’ancienne candidate à l’élection présidentielle, qu’elle occupait depuis le 28 juillet 2017, a été publié au Journal officiel ce samedi 25 janvier 2020. « Il est mis fin aux fonctions d’ambassadrice, chargée de la négociation internationale pour les pôles Arctique et Antarctique, exercées par Mme Ségolène Royal« , peut-on lire sur Legifrance. Ce décret est signé des noms d’Emmanuel Macron, d’Edouard Philippe, de Jean-Yves Le Drian – le ministre des Affaires étrangères – et d’Elisabeth Borne – la ministre de la Transition écologique et solidaire -.

À quoi Ségolène Royal doit-elle son licenciement? Selon le gouvernement, l’ancienne compagne de François Hollande n’aurait pas respecté « le devoir de réserve » lié à sa fonction d’ambassadrice. Une explication qui avait suivi la publication par la femme politique de nombreux tweets critiquant Emmanuel Macron et sa politique, notamment concernant la réforme des retraites. Un motif de mise à l’écart pas vraiment valable pour Ségolène Royal, qui avait accusé Edouard Philippe et ses collègues d’entraver sa liberté d’expression. À la suite d’articles publiés dans Le Canard Enchaîné et Le Parisien, qui ont les premiers évoqué le licenciement de l’ancienne ambassadrice des pôles, elle avait déclaré dans un message Facebook qu’elle n’avait « pas l’intention de renoncer à » sa « liberté d’opinion et d’expression garantie par la Constitution« .

Déjà en campagne pour 2022

Autant dire que la guerre est officiellement déclarée entre l’ancienne candidate à l’élection présidentielle et le gouvernement. Quelques jours après avoir pris acte de son licenciement, Ségolène Royal a d’ailleurs annoncé la création de son association politique « Désirs de France, avenir de la planète » dans le but d’ouvrir « une troisième voie entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen » pour 2022. La femme politique de 66 ans avait même assuré qu’elle était « prête » si elle était « la mieux placée » pour la prochaine présidentielle.

Ses dernières apparitions publiques ont d’ailleurs de forts airs de campagne, à l’instar de sa récente prise de parole à Marseille, vendredi 24 janvier, où elle a officiellement lancé son association et est allée à la rencontre de la population. « On m’a sommée de choisir entre la mission pour les pôles (…) et ma liberté de parole. J’ai choisi sans hésiter ma liberté de parole. Je suis sanctionnée pour avoir parlé haut et fort de vos retraites« , a-t-elle par ailleurs déclaré dans un message vidéo publié sur Twitter depuis la cité phocéenne. Elle y clame également la « force du service public, qui doit continuer à exister et ne pas être privatisé et libéralisé » et rappelle son opposition aux violences policières vivement critiquées depuis le début du mouvement des gilets jaunes et des manifestations contre la réforme des retraites. Sa rhétorique lui permettra-t-elle de se positionner en candidate sérieuse pour 2022?

Crédits photos : Dominique Jacovides / Bestimage

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