Le climat était électrique entre Ségolène Royal et Léa Salamé pendant le 7/9 de France Inter du 20 novembre. Pour cause, l’ambassadrice des pôles conteste une enquête menée par la cellule investigation de Radio France à propos de son emploi du temps et de l’utilisation de ses moyens à des fins éloignées de sa mission initiale. Estimant les arguments contre elle « diffamatoires », l’ancienne Ministre de l’écologie a choisi de ne pas y répondre et d’invectiver le journaliste responsable de l’enquête.
Une émission de radio transformée en tribunal. C’est l’effet que Ségolène Royal a eu pendant le 7/9 de France Inter du mercredi 20 novembre, face à Léa Salamé qui a dû s’accrocher face à la colère de l’ambassadrice des pôles. À l’origine du courroux de l’ancienne ministre de l’écologie, une enquête de Radio France sur son emploi du temps (depuis le début de ses fonctions en tant qu’ambassadrice des pôles, elle ne se serait rendue à aucune des réunions organisées dans le cadre du conseil de l’Arctique) et sur l’emploi des moyens mis à sa disposition (l’investigation menée par le journaliste Sylvain Tronchet avance que le cabinet de Ségolène Royal participe à des inaugurations en province, à la promotion de ses livres ou au fonctionnement de sa fondation, des activités déconnectées de sa mission diplomatique.)
Alors que celle qui traverse une mauvaise passe médiatique est venue s’expliquer à Léa Salamé, la journaliste interroge Ségolène Royal sur son choix de n’avoir pas répondu plus tôt aux journalistes de Radio France qui ont tenté de la contacter plusieurs fois. « Je ne leur ai pas répondu parce que leurs questions étaient déjà diffamatoires en tant que telles. Elles s’appuyaient sur une information de ce journaliste délateur. » Ancienne magistrate au tribunal administratif de Paris, l’ambassadrice des pôles a choisi de puiser dans le registre juridique pour articuler sa défense vis-à-vis de Sylvain Tronchet, dont elle réfute le statut de journaliste. Pour elle, il est un « délateur », un « inquisiteur » : « Lorsqu’on est mis en accusation, puisqu’il se prend pour un procureur, on a au moins communication des pièces. »
Quand Léa Salamé lui demande si sa collaboratrice a posé un jour de congé pour l’accompagner en séance de dédicaces à Brest ou si elle a été défrayée par le Quai d’Orsay, Ségolène Royal, agacée par les « boules puantes, rétorque : « Est-ce que vous vous rendez compte du niveau de vos questions ? Est-ce que vous vous rendez compte du niveau d’investigation par rapport à des activités bénévoles que je conduis ? » Quand l’animatrice de France Inter l’interrompt pour recadrer l’interview, l’ambassadrice voit rouge : « Vous n’allez pas faire le procureur ! » Piquée au vif, Léa Salamé s’en défend : « Je ne fais pas le procureur, je vous pose les questions. »
Pendant ces dix minutes, la tension était à son comble dans les studios de France Inter, l’ancienne ministre, également pointée du doigt pour une sortie en chien de traîneau qui ne passe pas, n’a pas manqué de vilipender le journaliste qui a mené l’enquête et a insisté : son travail, selon elle, est « un très mauvais travail ». De toute évidence, la colère de Ségolène Royal n’est pas près de retomber.
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