Lanceuse d’alerte, l’ex-patineuse artistique Sarah Abitbol se félicite aujourd’hui d’avoir trouvé le courage de briser l’omerta qui régnait jusqu’ici dans son sport. Elle raconte comment le soutien du public la conforte désormais dans l’idée de continuer son combat.
Elle a lancé un pavé dans la marre. Dans les pages de son livre Un si long silence, paru fin janvier 2020 aux éditions Plon, Sarah Abitbol a pour la première fois levé le voile sur les abus sexuels dont elle aurait été victime dès l’âge de 15 ans. Le témoignage de l’ex-patineuse artistique a rapidement déclenché une réaction en chaîne. Après le lancement par le parquet de Paris d’une enquête pour « viols et agressions sexuelles sur mineurs » à l’encontre de son ancien entraîneur, Gilles Beyer, voilà qu’en ce 8 février, le Président de la Fédération des sports de glace, Didier Gailhaguet, annonce sa démission. Dans ce climat tendu, et alors que la pression médiatique s’intensifie sur le milieu du patinage artistique, la lanceuse d’alerte de 44 ans peut compter sur le soutien du grand public. Au Parisien, elle décrit comment le simple courrier d’une anonyme lui a mis du baume au coeur.
A l’occasion d’une entrevue avec le quotidien, l’ex-sportive de haut niveau raconte comment, malgré la fatigue et le stress, certains messages de soutien lui donnent la force de continuer son combat. Elle prend pour exemple cette missive que lui a fait parvenir une inconnue. « Une mamie m’a écrit. Elle m’a dit: ‘Je vous remercie. Maintenant je vais parler à mes-petits-enfants et être beaucoup plus à l’écoute. Merci de votre message’« . Quelques lignes qui, bien qu’à première vue anodines, ont fait beaucoup de bien à Sarah Abitbol. Cette lettre n’est d’ailleurs pas la seule qu’a reçu la quadragénaire. Elle confirme s’être vue adresser plusieurs messages par d’autres sportifs de haut niveau, plus particulièrement de la part de confrères et consœurs eux aussi issus du milieu du patinage artistique. Certains lui avouent alors avoir subi le même type de traumatismes qu’elle et ne jamais avoir osé prendre la parole. « Grâce à moi, on brise l’omerta dans le sport« , se réjouit-elle désormais. « C’est ma plus belle victoire, ma médaille d’or olympique.«
Crédits photos : Marechal Aurore/ABACA
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