Sarah Abitbol, qui accuse son ancien entraîneur Gilles Beyer, de viols, a libéré la parole d’autres sportifs. Mais comme l’affirme l’ex-patineuse, elle avait pourtant déjà interpellé une personnalité politique à l’époque sans que rien ne soit fait.
Sarah Abitbol, championne de patinage artistique, a brisé l’omerta dans le domaine du sport. Le tristement célèbre mouvement Me Too s’étend désormais dans les compétitions. C’est dans son ouvrage publié en janvier 2020, Un si long silence, que l’ex-partenaire de Stéphane Bernadisa révélé avoir subi des viols de la part de son entraîneur de l’époque, Gilles Beyer. « Honteuse » à l’idée de faire part de son calvaire, Sarah Abitbol est finalement « fière » d’avoir permis à d’autres de libérer leur parole : « Grâce à moi, on brise l’omerta dans le sport. C’est ma plus belle victoire, ma médaille d’or olympique » a-t-elle déclaré au Parisien. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tenté d’en parler plus tôt…
Jean-François Lamour fait l’impasse
Au début des années 2000, Sarah Abitbol avait déjà tenté de parler du calvaire qu’elle endurait. À sa mère, qui l’avait entendue, mais également à Jean-François Lamour, ministre des Sports de mai 2002 à mars 2004 sous la présidence de Jacques Chirac. Des déclarations que le principal intéressé réfute. S’il avait eu vent des problèmes que rencontraient la patineuse à l’époque, il ne serait pas resté les bras croisés. Pourtant, Sarah Abitbol le confirme : « S’il ne s’en souvient plus, c’est peut-être qu’il n’a pas pris la mesure des mots que j’ai employés à l’époque. Ma mère était avec moi, elle s’en souvient bien ». L’explication viendrait, selon la mère de Stella, d’un souci de contexte : « Ce serait bien que l’on puisse en parler, car ça veut bien dire qu’il y avait un problème. À l’époque, la parole n’était pas libérée donc c’était différent, mais il y avait bien un dossier au ministère ». De quoi mettre à mal l’homme politique…
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