Alors qu’il est à l’affiche du film Gueules noires, réalisé par Mathieu Turi, Samuel Le Bihan a accordé une interview à Libération jeudi 16 novembre. Dans cet entretien, l’acteur a notamment évoqué sa fille Angia, atteinte d’autisme, qui l’a tant inspiré.

Père avant tout. Mercredi 15 novembre, Gueules noires, réalisé par Mathieu Turi, a fait son entrée dans les salles obscures. À cette occasion, Samuel Le Bihan, tête d’affiche du film a accordé une interview publiée jeudi 16 novembre dans Libération. S’il a longuement abordé sa carrière d’artiste, le comédien de 58 ans a également confié quelques mots sur sa vie de père d’un enfant atteint d’autisme. En effet, à Nice, où il a élu domicile en 2019, l’acteur a la garde exclusive d’Angia, 12 ans, dont il semble très fier. « Ça m’a vachement éduqué, la rencontre avec ma fille », a expliqué celui qui incarne Alex Hugo dans la série du même nom, avant de poursuivre : « J’ai appris à aimer mieux, avec beaucoup de maturité. »

Scolarisée en 5e dans un collège classique, la jeune fille « fait de la danse, du piano », et « a des amis ». Des points aux apparences anodines qui font la joie du père de famille. « Quand le collège s’est esquissé, j’en ai chialé », a-t-il confié dans les colonnes du journal. D’ailleurs, pour apporter sa pierre à l’édifice face à ce trouble neurodéveloppemental précoce, l’interprète de Michel Ardouin dans Mesrine : l’ennemi public n°1, réalisé en 2008 par Jean-François Richet a cofondé la plateforme Autisme Info Service, et a écrit Un bonheur que je ne souhaite à personne (éditions Flammarion) en 2018.

« Mon sentiment aujourd’hui, c’est de ne pas avoir été un bon père »

Si sa relation avec sa fille Angia semble fusionnelle, celle que Samuel Le Bihan partage avec son fils aîné Jules est plus complexe. En février 2022, l’acteur était au micro de Parents d’abord, un podcast consacré au quotidien des parents, et avait confié que sa célébrité avait été difficile à accepter pour son garçon, aujourd’hui âgé de 28 ans. « Il a vécu cela de plein fouet. Quand ma carrière a explosé, il était tout petit. Ça m’a un peu éloigné de lui. Ça n’a pas été un moment facile, il n’a pas eu son père comme il aurait dû l’avoir« , avait confié l’acteur. Et de confesser : « La célébrité, il ne l’a pas vécue de manière très heureuse, je pense. Et moi, je découvrais cela avec un peu de frayeur, je ne maîtrisais plus rien, c’était un peu trop fort pour moi. Mon sentiment, aujourd’hui, c’est de ne pas avoir été un bon père à cette époque. J’étais un père maladroit. »

Finalement, le papa de Jules, Angia et Emma-Rose a fait un constat : « Je n’ai pas eu une enfance forcément facile non plus. Donc, du coup, vous ne pouvez pas donner ce que vous n’avez pas eu. Je n’avais pas une enfance apaisée.« 

Article écrit en collaboration avec 6Medias.

Crédits photos : VANSTEENKISTE STEPHANE / BESTIMAGE

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PHOTOS – Claude Chirac, Élie Semoun, Jean-Marc Généreux… Ces personnalités devenues aidantes pour un proche malade

Une source proche de la famille Chirac a indiqué au Figaro début octobre 2023 que Bernadette Chirac serait aujourd’hui « très handicapée et amaigrie« . « Sa fille ne veut pas qu’on la voie amoindrie, diminuée », a ajouté un ami des deux femmes. L’ancienne Première dame peut compter sur sa fille Claude, qui s’occupe d’elle de jour comme de nuit : « Je suis son aidante, comme j’ai été celle de mon père. Je suis là tous les jours. J’organise la rotation des soignants qui viennent. Je fais ce que font des centaines de milliers de Français », a confié l’épouse de Frédéric Salat-Baroux à La Tribune fin septembre. Aurélien Pradié, député LR du Lot et ami de la famille a confié : « Son agenda est dicté par l’état de sa mère ; elle le dit sans chercher à se faire plaindre. »

Claude Chirac a aussi été « aidante » envers son père, dont la santé n’a cessé de décliner à partir de son AVC en 2005. Interviewée sur France Inter en janvier 2022, sa fille en avait dit plus sur ce rôle d’accompagnatrice : « Être aidant, c’est presque un métier qui est, bien entendu de valeur, de conviction, d’engagement, mais c’est aussi un métier très technique, de très haute responsabilité, parce que la vie d’une personne fragile est entre vos mains quand même à certains moments ». Et de révéler qu’elle a pu être aidante à plein temps avec ses parents « grâce à (son) mari, à son soutien moral, affectif et matériel aussi, mais cela n’est pas donné à tout le monde ».

Avant que son père ne s’éteigne de la maladie d’Alzheimer, Élie Semoun a été son aidant pendant des mois. « Je ne suis pas un spécialiste mais je crois qu’entourer d’amour une personne atteinte d’Alzheimer peut ralentir la maladie, mais la solitude, c’est terrible. […] Mourir du Covid ou de la solitude, qu’est-ce qu’il faut choisir ? Je ne sais pas », se demandait Élie Semoun dans les colonnes du Parisien en décembre 2020. Invité sur RMC en janvier 2023, l’humoriste s’était livré sur ce rôle particulier : « On ne sait pas en fait… Avec ma sœur, quand on s’est retrouvé face à ça, on ne savait pas comment agir. Il n’y a pas de mode d’emploi. C’est une maladie horrible parce qu’elle nous atteint nous [les aidants, ndlr.], parce qu’elle nous culpabilise, parce qu’on se demande comment on doit agir », a-t-il détaillé.

Paul Semhoun s’est éteint en septembre 2020. Toujours sur RMC, Elie Semoun avait révélé le sentiment de culpabilité qui l’habitait après son décès : « C’est une maladie horrible parce qu’elle nous atteint nous [les aidants, ndlr.], parce qu’elle nous culpabilise, parce qu’on se demande comment on doit agir. Souvent, j’étais exaspéré parce que je devais lui répéter cinquante fois la même chose. Alors, au bout d’un moment je m’énervais Je disais à ma sœur : ‘J’en ai marre, ça fait cinquante fois que je lui dis’. Elle, elle me calmait en me disant : ‘Ce n’est pas de sa faute, c’est une maladie’. »

Samy, le fils d’Églantine Eméyé, est né autiste avec des troubles très sévères, également atteint d’épilepsie. « J’ai découvert le handicap de Samy quand il devait avoir sept ou huit mois. Mais à cette époque, on ne m’a pas vraiment donné de mot justement. On m’a juste dit que sa maladie allait être ‘longue et compliquée ». J’ai pris conscience de son handicap tardivement et j’ai mis du temps avant de comprendre qu’il allait avoir besoin d’aide toute sa vie », expliquait sa mère auprès de Fabuleuses Aidantes en avril 2022. « J’ai mis longtemps à me considérer comme une aidante », ajoutait-elle.

Face aux lourds handicaps de son fils, Églantine Eméyé n’a d’autre choix que de placer Samy dans un établissement spécialisé dans le Var. Au départ, l’ancien mannequin vit mal l’éloignement : « Aujourd’hui, je me déplace deux jours tous les 15 jours pour le voir. À chaque fois, je lui suis entièrement dédiée », explique-t-elle huit ans plus tard. En parallèle, elle participe à la création en 2008 de l’association  Un pas vers la vie, qui permet l’écoute des familles de personnes autistes. En octobre 2015, elle publie un livre intitulé Le Voleur de brosses à dents dans lequel elle livre le combat qu’elle a mené pour son fils.

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