Pour la première fois depuis sa consécration aux Césars, Roschdy Zem évoque la polémique Roman Polanski. Dans les colonnes de « Madame Figaro », l’acteur de 54 ans estime qu’il ne faut pas séparer l’homme de l’artiste.

Même avec une crise sanitaire aussi importante que celle que nous traversons, on continue à parler de la 45e cérémonie des César. On oublie que c’était seulement il y a trois semaines, le 28 février dernier. Outre la polémique suscitée par les douze nominations totalisées par le film J’accuse de Roman Polanski, ce soir-là, Roschdy Zem était couronné meilleur acteur, pour son rôle dans Roubaix, une lumière.

Dans une interview à Madame Figaro parue ce vendredi 20 mars 2020, l’acteur revenait pour la première fois sur ces César un peu particuliers. « Je ne croyais pas du tout à ce prix, estime-t-il. Je me disais que ce genre de récompense était réservé aux autres. J’ai sous-estimé l’émotion procurée : c’était comme atteindre quelque chose d’inaccessible. »

Roschdy Zem revient également sur le départ d’Adèle Haenel, causé par la consécration du réalisateur controversé et d’une personne qui s’est écriée « Bravo Roman« , juste derrière elle. « Mon discours n’a pas été influencé ou parasité par le départ d’Adèle Haenel, car je jouais au théâtre ce soir-là et je suis arrivé dans la salle vers 23 heures. J’ai reçu mon César et, dix minutes plus tard, la cérémonie était terminée ! », explique l’acteur de 54 ans à Madame Figaro.

Comme tant d’autres acteurs, Roschdy Zem a été invité à donner son avis sur le cas Polanski. « Je pense que beaucoup de choses ont été dites et pas forcément intelligentes et intelligibles (…) On ne doit pas se substituer à la justice. Que Roman Polanski ait servi de bouc émissaire à ce combat, c’est une chose, mais il faut maintenant parler d’une seule voix. Il y a quand même une chose sur laquelle on est tous d’accord : il est temps de donner à la femme la place qu’elle mérite », déclare l’acteur de Ma Fille.

Dissocier l’oeuvre de l’être, ce n’est pas le choix qu’a fait Roschdy Zem. « Quant à la question : « Faut-il séparer l’homme de l’artiste ? », je ne peux pas le faire personnellement, mais chacun est libre de choisir. Tout comme je n’arrive pas à lire Céline parce que ses écrits antisémites me posent problème« , conclut-il.

Retrouvez l’interview de Roschdy Zem en intégralité dans le dernier numéro de Madame Figaro, paru le 20 mars 2020.

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