Fasciné par le personnage, le duo électro français The Penelopes a fait appel à l’actrice sur son nouvel album. Une expérience qu’elle n’avait pas renouvelée depuis “Quelque chose de Tennessee”, avec Johnny Hallyday. Un challenge pour cette grande timide…
Elle n’écoute pratiquement jamais de musique. « Je pense en connaître la raison, explique la comédienne. Mes parents étaient peintres et ils travaillaient dans un silence absolu. J‘aime la musique, mais j’ai appris à aimer le silence, et je sais qu’un très beau silence peut vous enivrer. » Nathalie Baye ne joue pas non plus d’instrument. « J’avais une grand-mère qui jouait très bien du piano. Elle tenait absolument à ce que j’apprenne, se souvient-elle. J’étais très mauvaise ! Quant au solfège… Une souffrance pour moi qui suis dyslexique, dyscalculique. J’ai très vite renoncé. »
Pourtant, l’actrice de 74 printemps figure au générique de l’album du duo français The Penelopes intitulé Life Is Long (Pour le monde/ Believe). Un disque sorti le 25 novembre et dans lequel on entend d’autres sirènes de cinéma comme Isabelle Adjani, Virginie Ledoyen, Lola Bessis, Asia Argento et, donc, Nathalie Baye : « Ils m’ont convaincue. Je les ai trouvés très sympathiques, très talentueux, très simples. Et j’en connais, des gens qui se la racontent dans le monde de la musique ! » Le duo de dandys français installé à Londres et composé des trentenaires Axel Basquiat et Vincent Trémel, s’en amuse, racontant qu’elle n’a eu de cesse de leur poser des questions sur eux, leur vie, leur parcours. Ils saluent aussi sa curiosité et l’ont même baptisée, après avoir constaté son goût pour l’espèce humaine, leur « petite anthropologue ». « Je suis curieuse, mais pas d’une façon malsaine, précise Nathalie Baye. La rue est un cinéma permanent et j’adore observer les gens. Je m’intéresse à ceux que je rencontre, je veux les connaître. Si je tombe sur un bougon qui n’a pas envie de parler de lui, il y a moins de chances qu’on travaille un jour ensemble. »
“C’est moi qui avais eu l’idée de faire travailler Johnny avec Michel Berger”
Avec ces deux amis d’enfance originaires du nord de Paris, le courant est manifestement bien passé. Fans de pop anglaise, ils ont ainsi pu réaliser leur fantasme d’enregistrer avec celle qu’ils ont admiré à l’écran dans La nuit américaine ou Le petit lieutenant. « Nous aimons les voix d’actrices car elles ne sont pas stéréotypées, précisent-ils. Celle de Nathalie diffuse une présence singulière. » Une mélancolie bien présente dans le refrain – en anglais – de la chanson Life Is Long, qui donne son titre à l’album. « J’avais le trac avant d’accepter », nous confie Nathalie Baye. J’ai mes moments de timidité, il m’arrive d’avoir peur de ne pas être à la hauteur. Je ne suis pas chanteuse ! Je déteste entendre ma voix. Au cinéma, ça passe encore, mais j’ai vraiment horreur de m’entendre parler à la radio, par exemple. »
Elle n’en est pourtant pas à son coup d’essai, loin de là. Pour rappel, la voix de l’actrice fut déjà gravée sur des disques moult fois entendus sur les ondes, entrés dans l’inconscient collectif et vendus à des centaines de milliers d’exemplaires. Dans la chanson des Restos du cœur, écrite et composée au milieu des années 1980 par Jean-Jacques Goldman, elle prononce en effet les phrases « Autrefois on gardait toujours une place à table, une chaise, une soupe, un coin dans l’étable. Aujourd’hui, nos paupières et nos portes sont closes… », avant de passer le micro à Michel Drucker lors de ce titre-chorale. Souvenirs : « Je me rappellerai toujours du jour où Coluche m’a demandé d’y participer. Je pense souvent à lui, je l’ai bien connu. Sur la route pour aller dans ma campagne, pas très loin de Paris, il y a toujours la queue devant un de ses Restos du cœur. Ce qu’il a créé est formidable mais malheureusement toujours nécessaire. »
A peine un an auparavant, en 1985, sortait Quelque chose de Tennessee, un des plus grands succès de Johnny Hallyday, le père de sa fille Laura. Elle raconte : « C’est moi qui avais eu l’idée de faire travailler Johnny avec Michel Berger. Je connaissais peu ce dernier, mais je connaissais bien France Gall et nous sommes tous devenus très amis. » A l’époque, elle doit alors s’envoler pour Montréal afin de tourner le film Lune de miel : « Johnny ne voulait pas rester à Paris… Michel a alors décidé d’aller enregistrer en partie l’album Rock’n’roll Attitude au Canada. Et c’est Michel qui a eu envie de me faire dire ces quelques mots au début de Quelque chose de Tennessee. » Nathalie Baye s’interrompt. Axel, l’un des Penelopes, explique qu’il connaît mal ce pan de l’histoire de la culture populaire. Qu’il penche plutôt, tout comme son complice Vincent, du côté des Anglais de The Cure, de Serge Gainsbourg, d’Etienne Daho, ou encore de Leonard Cohen et de David Bowie. « C’est normal, ça ne fait pas partie de votre vie ! », leur rétorque alors Nathalie Baye. Bien consciente, elle, que ça fait partie de la sienne.
Cet article est à retrouver dans Gala N°1538 disponible depuis ce jeudi 1er décembre 2022.
Crédits photos : Sandrine Gomez
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