Défait à Madrid et Rome, Rafael Nadal va devoir se reprendre avant d’essayer d’aller chercher un 14ème titre à Roland-Garros. Mais l’Espagnol souffre d’un mal qui pourrait contrarier ses plans.
« Honnêtement, je souffre beaucoup plus que je ne devrais avec mon pied et j’ai besoin de prendre un peu de temps », indiquait Rafael Nadal l’été dernier sur les réseaux sociaux, indiquant au passage qu’il mettait un terme à sa saison.
Sa blessure au pied, qu’il traîne depuis seize ans, est due au syndrome de Muller-Weiss, une maladie dégénérative, qui se matérialise par une déformation d’un des os situés dans la partie centrale du pied. En l’occurrence, son pied gauche. Elle est apparue pour la première fois en 2005. C’est une pathologie très rare qui touche majoritairement des femmes de 40 à 60 ans, et nécessite avant tout du repos et l’utilisation de semelles orthopédiques. « Au final, j’arrive à la conclusion que ce dont j’ai besoin c’est de temps pour récupérer, changer une série de choses, essayer de comprendre quelle a été l’évolution de mes pieds ces derniers temps », avait expliqué la star espagnole.
Une blessure au pied pas compatible avec le sport de haut niveau ?
Gilbert Versier, ancien chef du service de chirurgie orthopédique de l’hôpital militaire de Vincennes avait donné plus de détails à ce sujet à nos confrères de L’Équipe. « Cela touche généralement les gens qui ont les pieds plats. C’est congénital. Certains ont les pieds creux : l’arche, c’est-à-dire la distance entre la partie interne du pied et le sol, est très creusée. D’autres ont des arches complètement effondrées avec un pied en valgus qui favorise ce genre de pathologie. Cela provoque une compression de l’os naviculaire qui se nécrose. C’est la mort de l’os, il n’est pas rongé, il a perdu sa vascularisation. Il a tendance à se condenser, à s’écraser un peu (mais il ne disparaît pas) entre le talus, c’est-à-dire l’astragale, et le cunéiforme, l’os qui est juste avant le métatarsien. Tout cela se passe sur la colonne du gros orteil, là où on a le maximum d’appuis ».
Le spécialiste a ajouté : « Ses semelles doivent être refaites au moins deux ou trois fois par an. Mais tout ce qui est chirurgical, la résection (ablation) d’une partie de l’os ou la greffe en prenant de l’os sur le bassin pour bloquer l’articulation au niveau du pied et enlever la douleur, ne permet plus la pratique du sport à haut niveau ».
Un son de cloche différent pour le principal intéressé. « Il est temps de chercher un type de traitement un peu différent. Je suis prêt à faire ce qu’il faudra pour continuer à être compétitif. Je suis convaincu qu’avec du repos et un effort quotidien très important, je peux y arriver. Je vais travailler aussi dur que possible pour y parvenir », confiait-il à l’AFP.
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Adam Javal-Fauconnier
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