- Il avait surgi dans le paysage médiatique britannique au début des années 2000, jouant sur une image de trublion.
- Samedi, le Times, le Sunday Times et la chaîne britannique Channel 4 ont révélé que Russell Brand est accusé de viol, d’agressions sexuelles et de violence psychologique. Des accusations qu’il réfute.
- Le comédien, qui avait déclaré être accro au sexe, s’est reconverti en influenceur bien-être et relaye des théories du complot sur sa chaîne YouTube.
Il s’est fait connaître des Britanniques en jouant l’amuseur public, plaisantant notamment sur sa sexualité, avant de devenir un relais de théories du complot sur sa chaîne YouTube. Samedi, le Times, le Sunday Times et la chaîne britannique Channel 4 channel que Russell Brand est accusé de viol, d’agressions sexuelles et de violence psychologique. Dans une enquête conjointe publiée samedi, ces trois médias donnent la parole à quatre femmes, qui racontent comment elles ont été victimes du comédien entre 2006 et 2013. Russell Brand, âgé de 48 ans, a réfuté ces allégations dans une vidéo publiée vendredi, avant la parution de l’enquête.
Alice, seize ans à l’époque, raconte qu’elle a été abordée par le comédien en pleine rue, avant qu’il ne la convainque de venir chez lui. Il était alors âgé de 30 ans. Elle décrit la relation comme « source d’isolement » et relate une scène d’abus sexuel. Une autre femme accuse Russell Brand de l’avoir violée chez lui. Une troisième femme déclare avoir été victime d’un abus sexuel au domicile du comédien. Une quatrième qui a travaillé avec lui déclare qu’il aurait exhibé son pénis devant elle. L’enquête dénonce également des incidents lorsque le comédien travaillait pour la BBC et Channel 4.
La BBC a annoncé dimanche qu’elle va « examiner d’urgence les questions soulevées » par ces allégations tandis que Channel 4 a annoncé l’ouverture d’une enquête interne et a retiré tous les contenus liés à Russell Brand disponibles en replay. Lundi après-midi, la police de Londres a écrit dans un communiqué avoir « été informée d’une agression sexuelle qui aurait eu lieu à Soho, dans le centre de Londres, en 2003 ». À l’heure où nous publions cet article, Russell Brand n’avait pas réagi à cette nouvelle accusation.
Recruté puis licencié
Les actes présentés dans l’enquête des médias britanniques se seraient déroulés entre 2006 et 2013, à l’époque où Russell Brand est devenu une personnalité au Royaume-Uni et à Hollywood. Il commence à se faire connaître Outre-Manche au début des années 2000, en participant au festival de théâtre d’Édimbourg. Le 12 septembre 2001, il est viré de la chaîne MTV après s’être présenté au travail habillé en Oussama ben Laden. L’année suivante, c’est la radio Xfm qui se sépare de lui après qu’il a lu de la pornographie en direct. Deaux ans plus tard, il commence à présenter une émission de divertissement sur Channel 4, Big Brother’s Big Mouth. Entre 2006 et 2008, il présente une émission sur Radio 2, une des radios de la BBC. Il est licencié après avoir laissé des messages vocaux pendant l’émission à Andrew Sachs, un comédien, dans lequel il laisse entendre qu’il aurait eu une relation avec la petite-fille de celui-ci.
Le comédien acquiert une notoriété Outre-Manche en bâtissant une image et un style immédiatement reconnaissable, de sa coupe de cheveux à ses jeans, en passant par son élocution, au débit rapide et qui bascule entre le niveau soutenu et populaire. Il se confie ouvertement sur ses addictions et ses passages en centre de désintoxication. Ancien accro à l’héroïne, il confie au milieu des années 2000 être accro au sexe et multiplie les plaisanteries à ce sujet. Le Sun le nomme « baiseur de l’année » à trois reprises. Il écrit deux autobiographies et en 2014 publie Revolution, dans lequel il prêche la fin du capitalisme. La presse britannique étrille le livre, pointant des incohérences et un style « atroce », selon le Guardian. Lors d’une interview pour la promotion de son livre, il essaye d’embrasser une journaliste du Financial Times. La même année, il reconnaît n’avoir jamais voté.
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La publication de Revolution intervient après un passage par Hollywood. Russell Brand y tourne dans des comédies : Sans Sarah rien ne va, sorti en 2008, ou American Trip, en 2010, avec Jonah Hill. La même année, il se marie avec la chanteuse Katy Perry. Une union qui lui assure une notoriété internationale. Il la quitte par SMS quelques instants avant un concert, en 2011.
En parallèle, il est actif sur Internet, d’abord sur Myspace puis sur Twitter. Il se réinvente finalement en gourou du bien-être et promoteur de théories du complot sur YouTube, où sa chaîne compte actuellement plus de 6,6 millions d’abonnés. Il y promeut l’ivermectine contre le Covid-19, un usage non prouvé de ce médicament vétérinaire, avant de se rétracter. Semblant s’éloigner d’une audience britannique, il convie derrière son micro Tucker Carlson, un Américain licencié par Fox News. Russell Brand tend également son micro à Robert Kennedy Junior, qui promeut depuis des années des fausses informations sur la vaccination et qui s’est déclaré candidat pour la présidentielle américaine.
Dans ses vidéos, Russell Brand dénonce les informations comme étant de la « propagande » et pointe du doigt « les médias mainstream ». Devançant la publication de l’enquête du Times, du Sunday Times et de Channel 4, il a publié une vidéo vendredi dans laquelle il « réfute absolument » les allégations publiées contre lui. « Ces allégations appartiennent à l’époque où je travaillais dans le mainstream, quand j’étais tout le temps dans les journaux, quand j’étais dans les films. Comme je l’ai écrit abondamment dans mes livres, j’avais des mœurs légères. Pendant cette période, les relations que j’ai eues étaient absolument toujours consensuelles. J’ai toujours été transparent à ce sujet. » Russell Brand prend ensuite un ton presque complotiste pour s’interroger sur la publication de ces révélations. « Voir cette transparence métastée en quelque chose de criminel que je nie absolument me fait m’interroger : y a-t-il un programme [caché] en jeu ? », lance-t-il à ses abonnés. Il avance ensuite que des témoignages « contredisent directement » les allégations parues dans la presse britannique. Sans toutefois, pour le moment, les rendre publics.
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