Vendredi 17 juin 2022, le cinéma français perdait l’une de ses étoiles. Jean-Louis Trintignant décédait ce jour-là, à 91 ans, après des années de maladie. Une condition qui lui avait offert, au moins, un regard différent sur la fin de vie et le deuil. Lui qui avait pleuré sa fille Marie Trintignant pendant une vingtaine d’années.
Le 13 décembre 2018, alors qu’il était en promotion pour son spectacle Trintignant Mille Piazzola, Jean-Louis Trintignant était invité dans la matinale de France Inter au micro de Léa Salamé. L’acteur y avait notamment évoqué, avec tristesse, la disparition tragique de sa fille, morte sous les coups de son compagnon Bertrand Cantat le 1er août 2003.
« Je suis mort il y a 15 ans avec elle »
Il y a 15 ans que ma fille est morte et ça fait un peu ridicule que je parle encore de ça, mais c’est vrai que c’est la chose la plus importante de ma vie. Je suis mort il y a 15 ans avec elle », racontait-il.
Avant de poursuivre son interview en évoquant ce thème très présent dans son spectacle mêlant poésie et musique : « Je trouve que la mort il faut en parler. Il ne faut pas en faire quelque chose de secret, mystérieux, dramatique. C’est irréversible et personne n’est jamais revenu pour dire, ‘c’est super après’. J’espère qu’on dormira, comme on s’endort et on ne pense plus à rien. »
L’acteur souffrait d’un cancer de la prostate et avait décidé de ne pas combattre la maladie en refusant un traitement par chimiothérapie. Durant cette épreuve, il avouera plusieurs fois avoir tout de même peur de la mort.
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Un deuil impossible
Mardi 11 décembre 2018, jour de son anniversaire (il fêtait ses 88 ans, ndlr), la journaliste Claire Chazal avait rediffusé un entretien que l’acteur lui avait accordé au printemps dans son émission Entrée Libre sur France 5.
Il lui confiait alors avec une grande émotion la relation privilégiée que sa fille et lui entretenaient : « Il y a beaucoup de choses qui me font penser à Marie. Je suis même un peu gêné parce que, parfois, c’est même un peu trop chaud. J’avais des rapports fusionnels avec Marie. Quand elle était enfant, elle était magnifique. »
Une disparition dont il n’a jamais vraiment fait le deuil. « Ça ne se guérit pas. Depuis 15 ans ça m’a complètement abattu. Rien ne m’a aidé, je vis très mal », disait-il, coupant court à cette séquence émotion par un : « Enfin, on parle d’autre chose… ».
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