Ce jeudi 28 mai, Nicolas Bedos a annoncé la mort de son père, Guy, à l’âge de 85 ans. Humoriste, acteur, il était également un homme engagé, ancré à gauche. Et s’il n’a jamais caché ses idées politiques, Guy Bedos ne manquait jamais d’humour. Notamment au moment d’évoquer son amitié avec François Mitterrand.
« Moi je respecte absolument les artistes dégagés. Je ne demande pas aux autres de faire ce que je fais ». Acteur, humoriste, grande gueule… Guy Bedos était un homme engagé qui n’a jamais caché ses idées politiques, ancrées à gauche. L’artiste, mort ce jeudi 28 mai comme l’a annoncé son fils Nicolas, était intimement lié à la politique. Et s’il préférait souvent caricaturer voire se moquer des hommes politiques, Guy Bedos a pourtant vécu une belle amitié avec l’un d’eux : François Mitterrand. « J’étais plus sûr de ma giscardophobie que de ma mitterrandophilie », aimait-il plaisanter, lui qui affirmait avoir été « séduit » par l’ancien président de la République. « Il était d’une formidable indulgence avec moi, j’avais tout les droits, confiait le clown politique à France Culture il y a quelques années. (…) C’était un homme que je trouvais très séduisant. »
Boudé sous Valéry Giscard d’Estaing, Guy Bedos a été propulsé sur le devant de la scène grâce à son successeur. A France Culture, l’humoriste confiait avoir été « fasciné » par François Mitterrand et son « intelligence, sa culture, son humour et aussi même sa faculté d’exprimer de sa sympathie réelle ». Séduit par l’ex-locataire de l’Elysée, Guy Bedos expliquait qu’il n’avait pas fait le premier pas vers l’amitié : « C’est lui qui m’a dragué ». Comme François Mitterrand, de nombreux politiques ont par la suite tenté de s’approcher de lui. En vain. « Bien plus tard, Sarkozy a essayé de faire la même chose, je l’ai allumé parce que j’avais envie de savoir comment ça fonctionnait ce ‘petit machin' », plaisantait-il sur les ondes de France Culture. Et si l’amitié de François Mitterrand et de Guy Bedos a été sincère, l’humoriste restait amer contre l’homme politique. « J’ai eu une belle histoire avec Mitterrand, résumait-il. Mais je lui en veux de nous avoir caché trop de choses. »
Humoriste politique impertinent
Impertinent, même avec ses amis, Guy Bedos aimait la politique mais ne voulait pas compter. C’est pour cela qu’il a refusé la Légion d’honneur proposée par François Mitterrand, après avoir découvert son amitié avec l’organisateur de la rafle du Vel d’hiv. Une récompense qui aurait été comme « une faute professionnelle » pour lui. « Je suis de ces clowns qui préfèrent le rouge qu’on met sur son nez à celui qu’on accroche à sa boutonnière », écrivait-il dans une lettre adressée à l’Elysée. Humoriste politique jusqu’à ses dernières années, il était resté fidèle à François Mitterrand, tirant à boulets rouges sur tous les hommes et toutes les femmes politiques, hormis Arnaud Montebourg. « Il raillait les religions et brocardait les personnalités politiques, surtout celles de droite il est vrai, écrivait Emmanuel Macron dans son hommage, et s’était institué procureur comique de tous les présidents, y compris de François Mitterrand qu’il connaissait et admirait. »
Crédits photos : Bruno Bebert / Bestimage
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