Nouveau rebondissement dans le scandale Pegasus. Selon le consortium international de 17 médias qui vient de révéler l’affaire, le Maroc aurait sélectionné le numéro d’Emmanuel Macron pour une éventuelle mise sous surveillance de son téléphone par le logiciel espion israélien.

Etre un chef de l’Etat ultra connecté peut aussi attirer des ennuis. Connu pour être accro aux téléphones et aux messageries en ligne, Emmanuel Macron vient peut-être de voir cette habitude se retourner contre lui. Car selon le consortium international de journalistes Forbidden Stories, il fait partie des cibles du Maroc dans l’affaire Pegasus. L’un de ses numéros de téléphone, qu’il utilise depuis au moins 2017, a été sélectionné par un service de sécurité de l’Etat marocain en 2019 pour un possible piratage avec Pegasus. Un logiciel de surveillance israélien que des dizaines d’Etats auraient utilisé pour espionner des personnalités politiques, des opposants ou des journalistes dont font partie Edwy Plenel et Eric Zemmour, également ciblés par le Maroc.

Y a-t-il eu une faille du côté de l’Elysée ? Selon France Info, partenaire de Forbidden Stories, ce numéro continuait en effet d’être utilisé par Emmanuel Macron même s’il avait fuité entre les deux tours de la présidentielle 2017, dans les « Macronleaks ». Un manque de prudence qui serait également symbolisé par le refus du président d’utiliser le téléphone ultra sécurisé Cryptosmart. « C’est très chiant, ça ne capte nulle part« , justifie un ancien conseiller, tandis qu’un autre habitué du Palais confie que « les décisions essentielles » se prennent « lors d’échanges entre le président et ses conseillers, sur la messagerie Telegram ».

Edouard Philippe également ciblé

Plus préoccupés par une cyberattaque venue de Chine ou de Russie, les services de contre-espionnage français n’imaginaient visiblement pas qu’un Etat « ami » comme le Maroc puisse espionner le téléphone du président ou envisager de le faire, puisque le piratage n’a pas encore été prouvé. De quoi créer des tensions diplomatiques, d’autant que l’ex-Premier ministre Edouard Philippe (et son épouse), quatorze ministres alors en exercice et même Alexandre Benalla ont aussi été sélectionnés pour une éventuelle mise sous surveillance. Les motivations possibles du Maroc : la recherche d’informations sur le plan diplomatique, concernant la situation en Algérie, son rival et voisin, ou les rencontres du président avec des dirigeants de l’Union africaine.

La réaction de l’Elysée

Reste que l’affaire est prise très au sérieux par le président. « Si ces faits sont avérés, ils sont très graves. Toute la lumière sera faite sur ces révélations », a rapidement réagi l’Elysée. Même si du côté du gouvernement marocain, on a qualifié lundi de « mensongères » les informations de Forbidden Stories selon lesquelles ses services avaient infiltré les téléphones de personnalités étrangères.

Crédits photos : Eliot Blondet/Pool/Bestimage

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