Plus de vingt ans après la disparition de sa fille, Éric Mouzin s’est avancé à la barre de la cour d’assises des Hauts-de-Seine le mercredi 6 décembre 2023 pour témoigner dans le procès contre Monique Olivier. S’il a assuré qu’il n’était animé par aucun esprit de vengeance, le père d’Estelle a pourtant raconté le calvaire qu’il traverse depuis “7636 jours”.

Il aura fallu attendre le septième jour du procès de Monique Olivier pour entendre Éric Mouzin. À la barre de la cour d’assises des Hauts-de-Seine, ce mercredi 6 décembre, le père de la fillette a rendu un témoignage poignant dans le procès contre Monique Olivier. Cette dernière n’étant autre que l’ancienne épouse de Michel Fourniret, qui a été identifié comme l’assassin d’Estelle, enlevée le 9 janvier 2003 alors qu’elle rentrait de l’école, avant d’être séquestrée dans une maison abandonnée, violée, assassinée, puis enterrée dans les bois. En dépit du caractère horrifique de ces actions, Éric Mouzin a assuré n’avoir “aucun esprit de vengeance”, rapportent nos confrères de BFM TV.

Pourtant, depuis “7636 jours”, Éric Mouzin vit un véritable calvaire. « Aujourd’hui, dès que nous rencontrons quelque chose de beau, un endroit, un concert, à chaque fois je me dis Estelle n’est pas là pour voir ça », a-t-il expliqué à la barre de la cour d’assises des Hauts-de-Seine. Et malgré le temps, la douleur ne passe pas. Pour le père d’Estelle, le traumatisme reste intact. Maintenant je vous demande d’imaginer le viol de cette petite fille terrorisée, trimbalée dans un fourgon fermé, séquestrée dans une maison abandonnée… Nous sommes dans la négation de l’humanité« , a-t-il déclaré face à la cour, avant d’ajouter : « L’assassinat d’Estelle, c’est un crime de sang-froid.« 

Le corps d’Estelle est toujours introuvable

Malgré les aveux de Michel Fourniret et de Monique Olivier, qui avaient confessé avoir enterré le corps de la petite Estelle dans le bois d’Issancourt-et-Rumel, dans les Ardennes, celui-ci reste introuvable. Au-delà d’une décision de justice, Éric Mouzin demandait également la restitution de la dépouille de sa fille afin de pouvoir, après toutes ces années, finalement faire son deuil. « La recherche du corps constitue peut-être pour les criminels la possibilité d’avoir une empreinte maléfique sur les familles. Toutes les civilisations ont pris soin de leurs morts« , a-t-il expliqué, en émettant l’espoir de « pouvoir prendre soin du corps d’Estelle une dernière fois et de se recueillir« .

Article écrit en collaboration avec 6médias

Crédits photos : AFP

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