Selim Fourniret, le fils de Michel Fourniret et Monique Olivier, a témoigné devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine ce mercredi 13 décembre, dans le cadre du procès de sa mère pour complicité dans trois dossiers de meurtre. Utilisé à son insu pour les crimes de ses parents, sa prise de parole, retranscrite par BFMTV, était très attendue.
Il ne s’était pas exprimé lors des deux premiers procès de ses parents en 2008 et 2018. Selim Fourniret, 35 ans, agent de sécurité résidant à Nice, a enfin pris la parole ce mercredi 13 décembre à la cour d’assises des Hauts-de-Seine. Le fils du tueur en série Michel Fourniret, mort en 2021, et de sa complice Monique Olivier, a été entendu en visioconférence depuis le sud de la France, selon ce qu’a rapporté BFMTV. Il est considéré comme un « témoin essentiel » dans le procès de sa mère débuté le 28 novembre dernier, jugée pour complicité dans trois dossiers de meurtre attribués à Fourniret (ceux de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin). En effet, Monique Olivier s’est servie de sa grossesse puis de Selim lorsqu’il était enfant pour attirer des futures victimes de son mari. Une ancienne co-détenue de cette dernière a aussi affirmé que Selim Fourniret était présent dans la maison où Estelle Mouzin a été séquestrée et aurait vu la petite fille.
Lors de l’enlèvement de la petite Estelle, Selim était âgé de 14 ans. Contrairement aux affirmations de la co-détenue de Monique Olivier, il assure n’avoir « jamais vu la jeune fille » : « Je n’ai pas connaissance de cette présence, je n’ai vu personne dans la cave, je n’ai rien entendu. Je n’ai pas vu de comportement sortant de l’ordinaire de la part de Michel et Monique. » Et d’ajouter, sans exclure la possibilité que son « esprit a fait un cloisonnement » : « Je ne remets pas en cause le témoignage mais je n’ai pas de souvenirs d’une prétendue cousine. (…) À ma connaissance, il ne s’est rien passé. » De manière générale, le fils de l’ogre des Ardennes assure n’avoir jamais eu de soupçons sur ses parents au cours de son enfance. « J’ai vécu pendant 15 ans avec des acteurs. Devant moi ils ne parlaient pas de ce qu’ils avaient fait. C’était acteur papa, acteur maman. Je n‘ai jamais soupçonné les personnes qu’ils étaient vraiment. »
Selim Fourniret pensait que ses parents étaient des « braqueurs »
Selim Fourniret a expliqué être partagé entre de désir d’oublier son enfance une bonne fois pour toutes et celui de se rappeler de détails qui pourraient venir en aide aux familles des victimes. Le trentenaire indique avoir pensé à plusieurs méthodes pour « révéler des souvenirs enfouis » : « Peut-être qu’on pourrait trouver des informations que j’ai occultées pour me protéger. Régulièrement j’essaie de repenser à cette période passée pour apporter des éléments de réponse aux proches mais rien ne me revient », a-t-il assuré. De sa maison d’enfance, il ne se souvient que de la présence d’« armes » et de « beaucoup d’argent ». Ce qui l’avait amené à penser après l’interpellation de son père en 2004, que ses parents « avaient fait un braquage, je pensais qu’ils avaient fait une connerie ».
Échange tendu entre Selim Fourniret et Monique Olivier
Outre son témoignage, les retrouvailles de Selim Fourniret avec sa mère étaient aussi attendues de la salle d’audience, pleine à craquer si l’on en croit les informations relayées par nos confrères. Placé sous contrôle judiciaire et sous bracelet électronique après avoir été mis en examen en juillet dernier pour tentative de viol sur mineure, l’homme portait une perruque et une fausse barbe, afin de garder son identité secrète. Il a d’ailleurs changé de nom, afin de ne plus être associé à ses parents. « Depuis que j’ai appris la vérité sur elle, je ne l’appelle plus maman. Depuis Nanterre (et la confrontation avec Monique Olivier en 2019, NDLR), je ne l’ai pas appelée Maman« , a-t-il révélé.
Monique Olivier n’a fait preuve d’aucune réaction durant son témoignage mais un échange tendu entre mère et fils a eu lieu lors de la séance de questions. « Dehors personne ne t’attend, qu’est-ce que tu as à cacher ? N’essaie pas de protéger tes enfants, on est grands », a imploré le jeune homme à sa mère, qui lui a répondu, agacée : « Tu n’as pas à me faire la morale. » À son tour courroucé, Selim Fourniret a rétorqué : « Je ne suis pas ton fils, tu n’es pas ma mère. » Blessée, la détenue a clos leur discussion en faisant référence à son premier mari qui a pris en charge son fils après son interpellation : « Va rejoindre Michaud tiens ! Tu ressembles beaucoup à ton père déguisé comme ça. » Et son fils de réagir : « Tu montres ton vrai visage. »
Crédits photos : Pierrick Villette/ABACAPRESS.COM
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