Dimanche 10 avril 2022, les Français se rendront aux urnes pour le premier tour de l’élection présidentielle. Un déplacement obligatoire, puisque les votes par correspondance et sur internet sont toujours interdits en France, comme le rappelle Le Parisien à la veille du scrutin. Mais pourquoi la règle n’évolue-t-elle pas ?

Restez informée

Après de longs mois de campagne, le grand jour est presque arrivé. Dimanche 10 avril 2022, 48,7 millions de Français auront l’occasion de se rendre au bureau de vote pour décider de l’avenir du pays. L’élection présidentielle est le rendez-vous incontournable de la démocratie française, celui qui mobilise le plus les électeurs. Pourtant, la participation est loin d’être absolue : 83,77% en 2007, 79,48% en 2012, 77,77% en 2017, et des estimations encore à la baisse pour cette année. Les Français se mobilisent de moins en moins pour placer leur bulletin dans l’urne. Une solution est pourtant envisagée depuis longtemps, et même réclamée par certains partis. Cependant, les votes par correspondance, et surtout en ligne, ne font toujours pas partie des moyens autorisés pour cette élection de premier plan. « Nous avons besoin de numériser notre démocratie, en instituant un vote électronique qui élargira la participation, réduira les coûts des élections et modernisera l’image de la politique« , estimait lui-même Emmanuel Macron, candidat à sa propre réélection, en 2017.

Des obstacles de taille ?

Mais pourquoi cette modernisation n’est-elle toujours pas mise en place par les instances politiques ? Selon Le Parisien, les raisons sont multiples. Samedi 9 avril 2022, le journal a rappelé que les responsables du scrutin craignaient toujours les fraudes et détournements informatiques, qui avaient notamment perturbé la dernière élection présidentielle américaine. « Le vote par correspondance est déjà très compliqué à mettre en place, mais par Internet ce serait encore pire. Un bug suffirait pour changer l’issue du vote et il serait très difficile de s’en rendre compte« , confiait l’informaticienne Chantal Enguehard au journal en novembre 2020. Si la manipulation informatique est la crainte la plus évidente, une autre subsiste : celle de la liberté de vote, qui n’est assurée que par le secret de l’isoloir pour certains.

« Seul l’isoloir, conquête indispensable de la démocratie républicaine, a permis de garantir que les électeurs soient des citoyens libres et égaux en droit, libres de tenir leur vote secret« , confiait le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, au Parisien en novembre 2020. Autrement dit, rien ne peut justifier que les électeurs votent sans la moindre pression depuis leur domicile, que ce soit de la part de leur entourage, ou de partis politiques. Enfin la dernière raison est tout simplement législative, puisque le vote par correspondance a été autorisé en France de 1946 à 1975, avant d’être prohibé en raison là aussi d’un risque de fraude. Un parti politique aura-t-il un jour l’initiative de changer la loi pour permettre aux Français de voter depuis chez eux ?

Source: Lire L’Article Complet