Durant la crise sanitaire, Emmanuel Macron a tenu à rendre visite au professeur Didier Raoult et à appeler Jean-Marie Bigard. Deux figures qui pourraient compter à l’approche de la présidentielle de 2022.

Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, Emmanuel Macron n’est pas épargné par les critiques des célébrités françaises, comme Vincent Lindon ou Marina Foïs, qui n’ont pas hésité à pousser un coup de gueule ou à dénoncer le comportement du chef de l’État. Alors quand l’humoriste Jean-Marie Bigard s’est récemment plaint d’être « gouverné par des guignols » – il s’insurgeait que les restaurants et bars ne rouvrent pas -, Emmanuel Macron l’a lui-même appelé pour tenter de l’apaiser ou le rassurer, à sa plus grande surprise. « Je ramène ma gueule, je chie sur le président et le président m’appelle pour me dire : ‘Vous avez raison’, donc je trouve ça génial ! », a commenté celui qui avait déjà reçu un appel du professeur Didier Raoult, après avoir pris sa défense.

Pourquoi le chef de l’Etat a-t-il tenu à appeler personnellement l’humoriste ? Pour la même raison qu’il avait tenu à rendre visite au professeur controversé Didier Raoult à Marseille ou qu’il avait appelé personnellement Eric Zemmour, analyse Le Monde, ce dimanche 24 mai. Et elle a un lien avec la prochaine élection présidentielle, en 2022. « Un Zemmour, un Raoult, un Hanouna, pourquoi pas une Élise Lucet, qui incarnent chacun à leur manière cette rupture entre le peuple et les élites, peuvent faire irruption dans le jeu et tenter de poursuivre la vague de dégagisme de 2017 », explique un ministre au quotidien.

Macron « tente de reconquérir ces gens-là »

Le chef de l’État a vu sa cote de popularité descendre en flèche avec cette crise sanitaire, même si le déclin avait été bien amorcé avec les Gilets jaunes et la réforme des retraites. « Au sommet de l’Etat, l’hypothèse de l’émergence d’une figure populiste hors parti, est un véritable objet d’inquiétude, dans la perspective de 2022 », analyse Le Monde. Alors, Emmanuel Macron tente de cajoler les anti-élites. « Il sent la marmite qui bout, tente de reconquérir ces gens-là, même en transgressant », a aussi souligné Jérôme Fourquet de l’Ifop dans Le Monde. Difficile de dire si cette stratégie porte ou va porter ses fruits. En tout cas, Jean-Marie Bigard et Didier Raoult ont semblé apprécier la démarche.

Crédits photos : Eliot Blondet / Pool / Bestimage

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