Depuis l’accident du 10 février, la famille Yakut vit un calvaire, loin des médias. Premières confessions d’un homme brisé qui ne pardonnera jamais à l’humoriste…

Depuis l’accident causé par Pierre Palmade sur une route de Seine-et-Marne le 10 février dernier, la famille de Yuksel Yakut est bouleversée. Depuis ce jour funeste où cet homme de 38 ans, son fils de 6 ans, Devrim, et sa belle-sœur Mila ont été percutés par la voiture de l’humoriste sous l’emprise de drogues de synthèse, les malheureuses victimes avaient gardé le silence, préférant taire leur douloureux calvaire, leur souffrance et leur vie dévastée.

Mais la présence sur les réseaux sociaux de vidéos où l’on peut voir l’acteur dans une discothèque bordelaise dans la nuit du 24 au 25 juin a ulcéré le maçon accidenté. Après avoir passé cinq mois à l’hôpital et subi six opérations, celui-ci vient tout juste de regagner son domicile : « J’ai découvert la vidéo par l’intermédiaire de mes proches, a-t-il confié à Paris Match. Je n’ai jamais été autant en colère. J’ai tout de suite pensé à mon fils, à Mila, à son bébé. J’ai passé la nuit à fumer cigarette sur cigarette. Je n’arrivais pas à me calmer. Comment peut-il faire ça, faire abstraction de l’accident et trouver la force d’aller danser et s’amuser ? »

Et ce Kurde originaire d’Agri dans le sud-est de la Turquie d’ajouter : « Provoquer un accident peut arriver à tout le monde, c’est la vie, c’est humain. Mais regardez son comportement ! Il ne se soigne pas, il se balade dans la rue et s’amuse en discothèque. Il se fiche complètement de nous. Il ne nous respecte pas. Je n’arrive pas à digérer tout ce que M. Palmade a fait. Si nous nous croisons un jour, arrivera-t-il à me regarder droit dans les yeux ? […] Je ne lui pardonnerai jamais ! »

Cauchemar

On ne peut que comprendre la colère de Yuksel qui, quand il est sorti du coma, ne se souvenait de rien et ne savait pas pourquoi il était hospitalisé. « Je n’arrivais plus à bouger, a-t-il raconté sur BFM TV. J’ai vu une grosse cicatrice sur mon ventre, j’avais des plâtres aux bras et aux jambes. J’avais des bandages partout. Mes deux genoux étaient cassés, mes deux épaules et ma main gauche aussi. »

Lorsqu’il se réveille dans sa chambre à l’hôpital Beaujon de Clichy, ce sont ses frères qui lui expliqueront les circonstances de l’accident, sans préciser tout d’abord que son petit garçon est, lui, toujours dans le coma. Le bambin reprendra conscience six jours après le choc, tandis que la belle-sœur de Yuksel, enceinte de six mois, et également gravement blessée, a dû subir une césarienne en urgence mais a, hélas, perdu son enfant à naître. Un cauchemar

« Mila ne va pas bien du tout, témoigne-t-il aussi dans Paris Match. Elle ne veut rien montrer, mais j’ai bien remarqué son regard. Quand elle voit des enfants, son visage se crispe, elle devient triste. Elle l’attendait tellement, ce bébé ! Tomber enceinte a été un vrai parcours du combattant. Elle avait enchaîné plusieurs fécondations in vitro. Et ça avait enfin marché ! »

Quant à Devrim, le traumatisme de l’accident est loin d’être réglé : « Il n’est plus le même, déplore Yuksel. Avant, il aimait bavarder, jouer. Il était hyperactif. Maintenant, il ne veut plus rien faire. Il a peur tout le temps. Il est retourné à l’école depuis quelques semaines, mais il ne participe plus en classe, ne parle plus avec ses camarades. Ni avec moi d’ailleurs. […] Quand une personne tente d’aborder le sujet de l’accident, Devrim part directement dans sa chambre et s’enferme. […] Son visage est marqué de cicatrices indélébiles. Il n’oubliera jamais. « 

“Je n’ai plus la force”

Le père du petit ange ne se remettra pas non plus de sitôt de cette épreuve qui le fait toujours atrocement souffrir dans sa chair : « Je vais bientôt avoir une septième opération, a aussi confié le malheureux à BFM TV. Vous savez combien de vis j’ai dans le corps ? 48 ! Aujourd’hui, mon corps ne fonctionne plus qu’à moitié », confirmant dans les pages de Paris Match : « Je sais que je ne retrouverai jamais ma vie d’avant. J’aurais dû mourir ce jour-là mais, grâce à Dieu, je suis en vie. Je rêvais de partir en vacances en Turquie avec ma famille, je voulais mettre de l’argent de côté pour l’éducation de mes enfants. Ma vie d’avant était parfaite. Je gagnais bien ma vie, je passais de bons moments avec mes proches. Je travaillais dans le bâtiment, dans le désamiantage, un métier dangereux et physique. Plus jamais je ne pourrai faire ce travail, je n’ai plus la force. C’est fini. »

Pierre Palmade a-t-il seulement lu ce témoignage bouleversant ? À Bordeaux, ceux qui le croisent, notamment à l’hôpital où il a demandé à être réintégré, évoquent un homme qui serait en proie à une forme de naufrage. Son élocution, depuis son AVC, semble altérée. Depuis son escapade en discothèque, le comédien a d’ailleurs demandé à reprendre son sevrage…

Clara MARGAUX

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