Devant la juge d’instruction, l’humoriste a reconnu sa responsabilité dans le tragique accident du 10 février dernier.

Jamais encore, depuis le terrible accident qu’il a provoqué le 10 février 2023, il ne s’était exprimé devant un juge. Ce soir-là, alors qu’il conduisait sous l’emprise de stupéfiants, Pierre Palmade avait violemment percuté une voiture, blessant grièvement ses trois occupants.

Victime de multiples fractures, le conducteur serait, depuis, infirme de la main gauche, son fils de 6 ans, qui a frôlé la mort, souffrirait toujours de troubles neuropsychologiques, et sa belle-fille de 27 ans qui, suite à la collision, a perdu son bébé alors qu’elle était enceinte de six mois se trouverait dans une dépression sévère.

Réfugié à Bordeaux, en attendant son procès prévu courant 2024, comment Pierre Palmade survit-il à ce cataclysme qui a ruiné trois vies, sans parler de la sienne ? Face à la juge d’instruction du tribunal de Melun (Seine-et-Marne), où il était convoqué le 26 septembre dernier, le comédien a longuement évoqué les remords qui le rongent : « Je suis horrifié de savoir que je suis la cause de tout ça. […] C’est monstrueux. J’ai bousillé la vie d’une famille. Je m’endors et je me lève avec ça, sincèrement« , peut-on lire dans le compte rendu de l’interrogatoire, publié ce 30 octobre dans Le Parisien.

“C’est ma faute”

S’il peut échapper aux poursuites pour « homicide involontaire« , du fait que la jeune femme a accouché d’un enfant mort-né, à ses yeux cela ne change rien : « Mon accident a tué ce bébé dans son ventre. Qu’il soit mort avant ou après l’accouchement, le résultat est le même, c’est de ma faute« , admet-il.

C’est aussi l’avis des experts pour qui la collision relèverait de la « seule faute humaine ». En effet, la Peugeot de Pierre Palmade aurait été en parfait état et l’acteur roulait sur une ligne droite avec une excellente visibilité. Pourquoi s’est-il brusquement déporté, heurtant de plein fouet la voiture qui arrivait en face ? Pierre Palmade avoue ne pas se souvenir de grand-chose : « Je suppose que je suis tombé de fatigue après trois jours de consommation de drogues sans dormir. »

Un cocktail détonnant de 3MMC (une drogue de synthèse injectée en intraveineuse) et de cocaïne, dont il a usé et abusé lors de cette longue partie de « chem sex » (sexe sous stupéfiants) organisée dans sa résidence secondaire de Cély-en-Bière (Seine-et-Marne). Il se rappelle toutefois s’être senti capable de prendre le volant, ce qu’a contesté l’un des deux passagers qui se trouvaient avec lui. « Je n’étais pas tranquillisé, j’avais peur qu’il s’endorme », a témoigné celui-ci lors d’une audition, le 22 septembre dernier.

Contraint, dans le cadre de son contrôle judiciaire, de suivre une thérapie contre ses addictions aux drogues – il a commencé la cocaïne à l’âge de 20 ans –, le comédien se dit aujourd’hui sur la bonne voie. Mais il reste encore très fragile. Comme il s’en est ouvert à la juge, il a rechuté une fois, en juin dernier… alors qu’il revenait d’une séance aux Narcotiques anonymes ! « Je suis passé devant un bar gay. J’ai voulu y trouver du réconfort, des sourires, je suis entré. » Là, on lui a proposé de la 3MMC et il n’a pas pu résister.

“Je m’endors et je me lève avec ça !”

Un aveu qui a fait bondir la magistrate : « Votre comportement interroge sur votre prise de conscience réelle de la gravité des faits pour lesquels vous êtes mis en examen. » Réponse de l’intéressé : « C’est tout le cœur de la maladie et de la dépendance. […] Tant que je ne suis pas à 2 cm de la gueule du loup, je ne vois pas le danger. C’est tout sauf de la désinvolture. Je comprends que cela soit perçu comme scandaleux. » Lucide sur son état, il avait alors choisi de se faire à nouveau hospitaliser.

S’il commence peut-être à éprouver les bienfaits de l’abstinence, l’humoriste de 55 ans le sait, sa vie ne sera plus jamais la même. Il se serait mis à dos une partie de sa famille, de ses amis, de son public… Il vivrait désormais avec l’enclume de la culpabilitéfichée dans le cœur, et attendrait avec angoisse son procès. Récidiviste – il a déjà été condamné en 2019 pour « usage et acquisition de stupéfiants » –, il encourrait aujourd’hui jusqu’à quatorze ans de prison

Lili CHABLIS

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