Dans son livre « Premières dames » (éd. Pocket), Robert Schneider revient sur l’attitude fantasque de Bernadette Chirac, lorsqu’elle résidait à l’Élysée. Un comportement agaçant pour le personnel, mais amusant à la fois.
Sacrée Bernie ! Lors de son arrivée à l’Élysée en février 1996, pas moins de dix mois après l’élection de Jacques Chirac, Bernadette a rapidement voulu s’imposer auprès du personnel – comme elle en avait pris l’habitude à l’Hôtel de Ville. C’est ce que raconte Robert Schneider à travers son ouvrage Premières dames (éd. Pocket). Seulement voilà : au 55 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris, « son pouvoir ne va pas de soi »,écrit l’auteur. Rares sont ceux, au sein du personnel militaire, à accepter les caprices de la Première dame. Un jour, à l’occasion d’un dîner officiel organisé au palais, l’épouse de l’ancien président de la République a commandé de grands vins. Face à cette demande, un intendant s’est permis de lui demander si elle connaissait la valeur de ces bouteilles. Outrée, la femme politique lui a rétorqué, sans détour :« On ne s’occupe pas du prix ! ».
Bernadette Chirac n’en était pas à son premier coup de gueule. En mai 1996, soit un mois après son emménagement au siège de la présidence, elle a tenu à changer la nappe de la table au dernier moment, alors que le couvert était dressé pour un dîner officiel organisé en l’honneur du roi du Maroc Hassan II. « Ça commence à suffire ! », a lâché un maître d’hôtel, avant que la femme de Jacques Chirac ne rebondisse : « On ne parle pas comme ça à Mme Chirac ! ».Bonne ambiance…
Bernadette Chirac, « donneuse d’ordre »
Ils étaient prévenus ! Dans Bernadette Chirac, les secrets d’une conquête, Erwan L’Eléouet raconte de quelle manière l’ex-Première dame a fait respecter son autorité, dès son installation au sein de la résidence officielle du chef de l’État : « Je compte bien être présente, avec toute la réserve qui s’impose.Je serai particulièrement attentive à la bonne marche de la maison Elysée et à l’animation des différentes équipes qui y travaillent. La tâche est lourde et diverse. Il faut à la fois veiller à l’accueil des chefs d’Etats et de leurs épouses, et répondre à un très abondant courrier », a-t-elle déclaré. Chose promise, chose due, Bernadette Chirac n’a pas manqué de veiller au grain : alignement des verres, distance entre les assiettes, travail des argentiers sur les couverts, plis sur les nappes… tous les détails étaient minutieusement passés en revue. Et gare à celui qui osait un pas de travers : elle n’hésitait pas à le remettre en place.
« Elle n’est pas méchante, elle est dure »
Mais alors, d’où vient ce caractère bien trempé, qui en a fait voir de toutes les couleurs aux employés du palais ? Pour Michel Feltin-Palas, cette attitude est à prendre avec du recul. Dans son livre intitulé Le Roman des Chirac : enquête sur 60 ans d’amour et d’ambition, paru aux éditions Michel Lafon en 2017, il tente justement de briser cette image qui lui colle à la peau, soulignant « une forme de protection ». Interrogé par l’auteur, Paul Poudade, ex-chef du protocole de l’Élysée, prend ainsi sa défense :« Elle n’est pas méchante, elle est dure. Elle est dure parce que la vie a été dure avec elle. » Une manière de rappeler toutes les épreuves qu’elle a vécues : de son éducation très stricte reçue de la part de sa maman lorsqu’elle était jeune, aux tromperies de son époux en passant par la maladie de sa fille Laurence.
Crédits photos : Bestimage
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