Neurologue à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, à Paris, François Salachas s’est exprimé sur Europe 1 le 13 mai au sujet de la situation de l’hôpital public en France. Il déplore l’inaction d’Emmanuel Macron, qui n’a pas réagi au signal d’alerte qu’il lui a lancé fin février.

Le 27 février, François Salachas, neurologue à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière, à Paris, avait interpellé Emmanuel Macron sans détour, alors qu’il était en visite dans l’établissement. « Nous sommes à bout », lui avait-il lancé. Au micro d’Europe 1, le médecin a révélé le 13 mai que rien n’avait changé en deux mois et demi. Alors que la journaliste Nathalie Lévy lui demande ce qu’il dirait au président de la République s’il se trouvait en face de lui, François Salachas répond : « Le problème, c’est que je serais obligé de lui dire exactement la même chose parce que rien n’a bougé. On avait demandé un rendez-vous qu’il s’était engagé à honorer dans les 15 jours, ce qui n’a pas été fait. On a relancé les choses il y a une petite semaine : on n’a pas eu de réponse« .

Le neurologue rappelle l’échange qu’il a eu avec le chef de l’État. « Quand je lui ai demandé d’agir et de prendre la main, il a dit : ‘Je suis pour l’action, vous ne me connaissez pas, vous allez voir ce que vous allez voir’. Pour l’instant, on n’a rien vu », assure François Salachas. Le médecin insiste : il faut « prendre conscience que notre système de santé, et en particulier la part de l’hôpital public, s’écroule ». Pour cela, deux urgences : d’une part, la qualité et le temps de travail, d’autre part, la revalorisation des salaires les plus bas.

« L’ensemble de la communauté des soignants en tirera les conclusions qui s’imposent »

Les applaudissements des Français chaque soir à 20 heures, l’hommage aux soignants qui sera rendu le 14 juillet prochain, comme annoncé le 13 mai au matin par Sibeth Ndiaye, la porte-parole controversée du gouvernement : autant de gestes qui « inspirent de la colère » au neurologue. « Il ne suffit pas de reconnaître l’effort qui a été fait pendant la crise de Covid-19, mais il faut permettre aux soignants d’exercer leur métier. C’est quand même difficile de ne pas entendre que ce que demandent les soignants, c’est de pouvoir soigner les patients« , déplore-t-il.

Nathalie Lévy évoque ensuite les 30 propositions pour le « jour d’après » dévoilées par 66 parlementaires le 13 mai au matin, et qui concernent notamment l’hôpital. « On n’est pas contre le fait que les parlementaires s’emparent du sujet, il n’est jamais trop tard, réagit François Salachas. Mais on est dans un régime présidentiel, on a un président qui est en première ligne, qui monte au front, qui s’expose, qui dit des chosesEt pour l’instant qui ne fait rien. C’est un vrai problème (…). Si l’action se résume à des primes et à des hommages le 14 juillet, je pense que l’ensemble de la communauté des soignants en tirera les conclusions qui s’imposent« .

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