On la croyait bien loin de la politique depuis son échec aux législatives de 2017 et sa nomination à la tête de l’institut Ipsos, mais Najat Vallaud-Belkacem pourrait bien faire son retour. A la fin du mois de novembre, l’ex-ministre de l’Education était aux côtés de militants socialistes dans le sud de la France.

Un retrait ou une retraite ? En 2017, après un échec aux élections législatives, Najat Vallaud-Belkacem avait annoncé ne pas briguer la tête du Parti socialiste. « Je n’ai d’ailleurs jamais voulu d’une vie réduite à la politique », confiait-elle à l’époque dans les colonnes du Nouvel Obs. Depuis ce moment-là, l’ancienne ministre de l’Education de François Hollande s’est retirée de la vie politique pour mieux se consacrer à ses passions. « Je sais que cela peut paraître étrange de ne pas céder à l’amicale pression de ses amis, que les standards de la politique nous ont plutôt habitués au contraire, mais je veux vraiment réfléchir, travailler et comprendre d’autres mondes que le seul monde politique », assurait Najat Vallaud-Belkacem à nos confrères. Pour ce faire, elle est d’abord devenue directrice d’une collections d’essais de l’éditeur Fayard.Un bonheur pour cette passionnée de littérature.

Seulement un mois plus tard, en février 2018, Najat Vallaud-Belkacem a enfilé une nouvelle casquette : celle de directrice générale déléguée des Études internationales et de l’innovation de l’institut de sondage Ipsos. Dans son nouveau travail, elle était en lien avec des scientifiques mais aussi des institutions et des entreprises à travers le monde. Après seulement vingt mois en poste, elle devrait quitter ses fonctions au sein d’Ipsos d’ici la fin de l’année, comme le révélait Challenges en octobre dernier. Parallèlement, la première femme ministre de l’Education nationale est restée proche de ses amours passées puisqu’elle enseigne à Sciences Po le programme Égalité femmes-hommes et politiques publiques. Un thème très important pour celle qui a aussi été ministre des Droits des femmes. « Lorsque la société n’a pas conscience de l’écart entre les femmes et les hommes, c’est plus difficile de la mettre en mouvement. #MeToo a été un très bon tremplin pour que la société puisse agir, même si cela n’a pas forcément diminué les stéréotypes », se félicitait-elle dans La Marseillaise au début du mois de novembre.

Un retour en préparation ?

Mais la politique n’a pourtant pas quitté Najat Vallaud-Belkacem. Il y a quelques jours, elle a fait son retour sur la scène médiatique en participant à une rencontre avec des militants socialistes à Carcassonne. « Je suis dans une autre vie depuis deux ans, depuis que j’ai choisi d’exercer dans le secteur privé mais je reste militante, leur a-t-elle assuré, comme le rapporte L’Indépendant, entourée de figures locales. Je continue à croire aux valeurs du socialisme, nous devons les faire vivre, les faire fructifier et lever le drapeau. » Des valeurs qu’elle décrit comme « de justice, d’égalité (…) qui n’ont jamais été aussi pertinentes à l’échelle du monde ». Devant eux, la retraitée de la vie politique a donné son avis sur le pouvoir en place. Agacée par le manque d’ambition d’Emmanuel Macron sur la question de l’égalité, Najat Vallaud-Belkacem l’assure : « ilfaut que le PS revienne au pouvoir vite pour répondre à ces problèmes ».

Mais pour elle, pas question d’évoquer clairement un possible retour sur le devant la scène politique, à seulement quelques mois des élections municipales. « Je ne m’interdis rien mais je n’ai pas de plan tout tracé. J’ai toujours été honnête là-dessus (…) Quand les choses vont particulièrement mal et c’est le cas en ce moment, ça provoque des choses en vous, a confié Najat Vallaud-Belkacem, comme l’écrivent nos confrères. Ça vous pousse à vous demander quel est votre rôle et votre utilité dans tout cela. Mais je n’ai pas de plan de carrière. C’est bien aussi pour des hommes et femmes politiques de savoir se retirer. » Se retirer pour mieux revenir ?

Crédits photos : COADIC GUIREC / BESTIMAGE

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